Arjowoggins

L’usine de Château-Thierry sauve ses emplois

par Philippe Allienne
Publié le 5 avril 2019 à 17:39 Mise à jour le 8 avril 2019

Le site d’Arjowiggins Greenfield, à Château-Thierry, dans l’Aisne, est repris par le groupe allemand Wepa. Les 75 salariés gardent leur emploi. C’est la bonne nouvelle, sur fond de séisme pour le papetier Arjowiggins, qui est tombée le 29 mars au Tribunal de commerce de Paris. Comme les deux autres sites du groupe Sequana, Bessé-sur-Braye et Bourray, dans la Sarthe, Arjowiggins Greenfield avait été placé en redressement judiciaire en janvier dernier.

Repreneur allemand

Le repreneur allemand de l’usine axonaise est spécialisé dans le papier hygiénique. Il emploie 3800 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros. Il possèdedouze sites en Europe, dont, jusqu’à présent, deux en France (à Troyes et à Lille).

"Nous sommes une entreprise familiale respectueuse de l’environnement et l’utilisation de papier récupéré est un élément essentiel de notre stratégie d’alimentation en matière première. », explique Martin Krengel, le PDG du groupe Wepa.

Arjowiggins Greenfield a une capacité de production annuelle d’environ 150 000 tonnes de pâte à papier recyclée premium réalisée à partir de papiers usagés de bureaux. Le site du Bourray est quant à lui repris par un industriel sarthois, CGMP, qui s’est engagé à sauvegarder 117 emplois et à agiren faveur du reclassement de ceux qui ne pourraient pas être repris.

Dans la Sarthe, 700 salariés sur le carreau

L’usine sarthoise de Bessé-sur-Braye n’a pas eu cette chance. Le tribunal a prononcé sa liquidation. La stratégie du groupe Sequana laisse sur le carreau pas moins de 700 salariés. Certes, dit-on au ministère de l’Industrie, il leur est proposé un contrat de sécurisation professionnelle qui inclut notamment une allocation chômage correspondant à 75% du salaire brut pendant 12 mois, soit près de 95% du salaire net (contre 60% du salaire brut en droit commun) et une prime de reclassement représentant 50% de ce qu’un salarié pouvait encore toucher en indemnité chômage s’il retrouve un emploi en moins de 12 mois.Mais à ces licenciements, il faut ajouter les conséquences pour les 800 à 1000 emplois dans la sous-traitance, la maintenance, etc.

Le cas de Wizernes

Sequana explique la situation par la hausse du coût de la pâte à papier (37% en un an). Cette augmentation trouverait son origine dans une demande croissante et dans la fermeture par la Chine au recyclage des papiers encrés. Pourtant, l’usine de Wizernes, dans le Pas-de-Calais, qui avait été liquidée il y a trois ans, avait été elle aussi reprise. Même chose, de façon partielle, pour l’unité Arjo de Saint-Mars-la-Brière, dans la Sarthe.