Cargill Haubourdin

La direction propose de décaler la procédure pour en éviter la suspension

SOCIAL

par Philippe Allienne
Publié le 7 février 2020 à 11:29

La situation chez Cargill Haubourdin demeure toujours aussi tendue. Ce vendredi 7 février, la CGT a prévu d’organiser un rassemblement devant l’usine avec barbecue dès 12 h. Il s’agit notamment de soutenir un salarié qui a été mis à pied durant trois semaines et qui doit être reçu par la direction dans l’après-midi. À l’heure où nous écrivons, la CGT craint que de nouvelles sanctions soient prises contre lui. La direction lui reproche son attitude lors de l’assemblée générale qui s’était tenue le 10 janvier en présence de l’avocat Fiodor Rilov et des représentants du cabinet Progexa. Au cours de cette AG, des cadres de Cargill avaient dû quitter la salle.

Présentation du projet le 11 février

Précisément, c’est ce jour-là que Jean- Vincent Koster avait expliqué l’objet de la mission confiée à son cabinet, Progexa, par le Comité social et économique. Lui et sa collègue Marine Valverde devaient obtenir des précisions chiffrées sur la SAS Cargill Haubourdin et sur le plan de restructuration annoncé le 21 novembre 2019 (183 suppressions de postes et changement de process). Progexa a remis un rapport d’étape le 23 janvier (notre édition du 31 janvier). Il regrettait l’absence de réponse à ses principales questions. « Il n’est pas normal qu’il n’y ait pas de discussion sur l’emploi, explique également Jean-Vincent Koster.

On ne parle que de compensations pour les licenciements. Certains emplois supprimés sont des effets d’aubaine », c’est-à-dire des emplois que la direction n’avait pu supprimer ou délocaliser avant le plan. Entre temps, depuis le 23 janvier, la direction s’est mise au travail pour apporter de premiers éléments. Elle a surtout commencé à travailler sur la maintenance. On sait désormais que 36 postes seront supprimés dans ce service. Les 147 autres concerneront la production. Autre nouvelle, la direction va enfin présenter le projet le 11 février. On devrait alors en savoir plus sur la manière dont fonctionnera l’usine redimensionnée, quels seront les postes supprimés et comment se justifient ces suppressions.

« Mais, précise Jean-Vincent Koster, comme ces réponses arrivent en retard, la direction propose d’elle- même de décaler la procédure de 15 jours et de reporter la fin de la procédure au 15 mars. » Initialement, celle-ci avait été annoncée pour le 28 février. La direction craint en fait que, pour avoir trop traîné les pieds, la Dirrecte ou le tribunal décident de décaler l’affaire de manière beaucoup plus importante, voire la suspendent. « Ce recul de deux semaines est très insuffisant » , estiment les experts de Progexa.

« D’autant que nous attendons toujours les documents pour le 7 ou le 11 février. » En parallèle, l’avocat du CSE, Me Fiodor Rilov va tenter de solliciter le tribunal de grande instance (TGI) pour défaut de prévention, risques et atteinte sur la santé des salariés. La mise à pied et les menaces qui pèsent sur l’un d’entre eux font partie de ces risques. Comme il l’avait lui-même annoncé lors de l’AG du 10 janvier, Me Rilov a bien introduit une demande auprès du TGI de Lille pour faire suspendre la procédure. À ce jour, le TGI n’a pas répondu.