Douvrin

Le renoncement de Stellantis

Publié le 1er juillet 2022 à 17:11

L’usine Stellantis (ex-Française de Mécanique), à Douvrin, a annoncé l’annulation de la production de son nouveau moteur, EB Gen 3, sur le site. Elle devait démarrer mi-2023.

Le moteur diesel DV-R cessera d’être produit fin 2023 et il en sera de même pour le moteur EP fin 2024. En 2025, il restera l’actuel moteur EB dont la fabrication (200 000 par an) n’occupera que quelques centaines de salariés sur les 1 400. Pour le député communiste du Nord, Fabien Roussel, cette décision est scandaleuse. « Nous demandons au gouvernement et à Macron d’empêcher ce grand déménagement industriel ! » Ainsi, après avoir délocalisé un moteur en Hongrie et lancé la construction d’une nouvelle usine à Naples, « Carlos Tavares poursuit les délocalisations de la France vers l’étranger et menace directement l’avenir de l’usine », dénonce Fabien Roussel non sans rappeler deux chiffres : 13,4 milliards de dividende en 2021 et un milliard d’aide publique. L’industriel explique sa décision par la fin annoncée de la voiture à propulsion thermique en 2030. Il souligne l’interdiction émanant du Parlement européen pour 2035. Avant le début de la crise sanitaire, le site de Douvrin produisait 900 000 moteurs. Mais à partir de 2021, avec la baisse de régime des semi-conducteurs, le chiffre a dégringolé à 575 000 unités. C’est cette même année que la production du moteur EP a été délocalisée en Hongrie. Les promesses de redéploiement sur l’usine du Pas-de-Calais n’ont finalement pas été tenues. À présent, Stellantis cherche à recaser les salariés de Douvrin chez Automotive Cells Company, une grosse usine voisine de batteries pour les véhicules électriques, et dont il est actionnaire. Selon la direction, tout serait une question de synchronisation. En clair, il s’agirait d’organiser le retrait progressif des moteurs à essence fabriqués sur place pour libérer les compétences qui pourraient être réembauchées par Automotive Cells Company.