VALENCIENNOIS

Les dessous d’une visite très politique

par Ousmane Mbaye
Publié le 22 février 2019 à 10:06

Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont visité les sites d’Alstom et Bombardier dans le Valenciennois. On se demande qui a gagné la palme de la plus belle flatterie...

Dix heures : Xavier Bertrand fait son entrée. Le président de la région Hauts-de-France salue la presse et le personnel d’Alstom qui patientaient. Valérie Pécresse, son homologue de la région île-de-France fait de même. Les sourires sont de rigueur, ce mardi 19 février, pour la visite des sites des deux industriels ferroviaires qui assemblent dans le Valenciennois les trains qui desservent les réseaux régionaux et le réseau francilien.

Poignées de mains et consignes de sécurité effectuées, Olivier Baril, casquette de sécurité vissée sur la tête et micro en main, le directeur de site Alstom est escorté par ses hôtes du jour. Les deux élus, figures montantes de la droite, tous deux anciens ministres et potentiels adversaires pour la prochaine présidentielle, sont accompagnés des dirigeants d’Alstom et Bombardier.

Pas de nouvelle commande, seulement une confirmation : les élus étaient juste en visite dans les deux usines dont l’activité dépend de plus en plus des collectivités, en charge de l’organisation du transport ferroviaire régional. Les dirigeants des deux collectivités ont rappelé aux industriels leur souhait de les voir tenir les délais. Les industriels ont fait part de la nécessité de voir arriver de nouvelles commandes. « Au-delà de 2022, la charge sera insuffisante au regard de la taille du site. J’espère que le message est clair  », indiquait cet automne le patron de Bombardier Transport France, allusion à peine voilée à la levée de nouvelles options du « contrat du siècle » sur le réseau francilien. Chose faite en décembre : un total de 360 Franciliens ont été commandés sur les 372 trains prévus au contrat de 2006. Les deux industriels recrutent.

La présidente d’Ile-de-France a beau jeu, dès lors, de réclamer une accélération du rythme de production : «  Il y a une immense attente pour de nouveaux équipements dans les transports franciliens. Que l’on soit Alstom, ou Bombardier, il faut être à l’heure. Alors je suis bienveillante mais exigeante ».

Les gros yeux pour les industriels, des mamours pour les salariés

Les gros yeux pour les industriels, et les yeux doux pour les salariés. La visite finie, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse se succèdent au pupitre face aux ouvriers. « Pour moi il y a rien de plus important que l’emploi quand il permet de s’en sortir, faire plaisir à ses enfants et d’assurer leur avenir  », déclare Xavier Bertrand. Et à propos des délais de livraison : « Oui on est exigeant sur les délais mais ce n’est pas le travail des hommes et des femmes qui est en cause, c’est la façon dont les process industriels nous permettent de faire en sorte que les trains arrivent à l’heure en sortant d’(de l’usine)  ». « Sur la question de l’emploi on s’est battu pour ce soit des entreprises françaises qui aient ce marché du siècle et je l’assume totalement  », ajoute l’ancien ministre du Travail.

Au contraire de son homologue, Valérie Pécresse commence par des remerciements : « Vous faites des trains, des métros magnifiques. Chaque fois qu’un nouveau matériel est livré en Île de France il y a une satisfaction des voyageurs franciliens qui est palpable ». Elle aussi se fait chantre du « produire en France » : « Il faut que le train puisse continuer à être fait prêt de chez nous en France. C’est important pour vous, pour votre territoire et aussi pour nous les clients ».