Cargill Haubourdin

Les salariés attendent toujours des réponses sur la place de la santé au travail dans la future organisation

par Philippe Allienne
Publié le 14 février 2020 à 20:44

Mardi 12 février, environ 80 ouvriers de Cargill ont accompagné leur avocat, Me Fiodor Rilov, au tribunal de grande instance (TGI) de Lille. Le conseil du CSE était convoqué suite à son recours en référé. S’il demande la suspension du plan de restructuration de la SAS Cargill Haubourdin, il s’agissait plutôt ce jour-là d’obtenir une décision du juge concernant l’absence d’informations et de dispositions sur les conditions de travail et les incidences sur la santé qu’entraînera le repositionnement du site. Il faudra attendre le 3 mars, date à laquelle le TGI a reporté l’audience. Le juge devrait alors trancher sur la demande du report légal du PSE et sa prolongation. Rappelons que la direction souhaite un report de deux semaines, une durée jugée beaucoup trop courte par les salariés.

Le lendemain, les représentants des salariés avaient rendez-vous à la Dirrecte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) de Lille pour exposer leurs demandes et leurs inquiétudes. Ils ont notamment expliqué les changements importants apportés par la direction à deux semaines seulement de la clôture du PSE. Ces changements portent sur le livre 1 du PSE. « On y apprend notamment qu’un seul secteur, celui de la raffinerie et de la centrale énergie, restera. Par ailleurs, les salariés passeront à une rythme 7/8 toute la semaine », explique Dorian Valois, le délégué CGT de l’usine. La CGT déplore par ailleurs n’avoir pas d’informations sur le nombre exact de licenciements. La Dirrecte conseille par écrit à la direction de Cargill de trouver au plus vite un accord avec les syndicats. Faute de quoi, elle pourrait ne pas accorder son homologation pour le prolongement du PSE.

Dans leur rapport d’étape remis le 23 janvier sur le projet de PSE et de « réorganisation de la société et ses conséquences sur l’emploi », les experts du cabinet Progexa (agissant pour le CSE) confirment bien que « l’annonce du projet entraîne des conséquences sur les conditions de travail, la santé (physique et mentale) et la sécurité des salariés (…) ». Cela nécessite donc des mesures de prévention, « notamment des risques psychosociaux, et d’adaptation des modalité d’organisation du travail pendant les différentes périodes de transition ».