Photo d'archives/Liberté Hebdo
Saint-Saulve

Nouvel avis de tempête sur Ascoval

Publié le 18 novembre 2021 à 22:01

En dépit des multiples efforts des ouvriers et de la reprise de l’aciérie de Saint-Saulve par Saarstahl, de nouveaux soucis planent sur le site nordiste. La direction de Saarstahl veut limiter les effets de la hausse du prix de l’énergie. Pour ce faire, elle envisagerait de délocaliser en Allemagne, pour une durée déterminée, 40 % de sa production. Interrogée par France Info, la ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher ne cache pas son agacement et son incompréhension. « Il serait absurde, affirme-t-elle, d’aller balancer des cadences et de fabriquer plus d’acier en Allemagne dans des usines qui polluent plus, alors qu’on a un instrument qui s’appelle Ascoval, qui fonctionne à l’électricité, qui produit de l’acier vert, et qui est d’ailleurs une pépite au sein de Saarstahl, pour une question ponctuelle de prix de l’électricité. » La ministre souligne d’autre part que le contrat liant l’aciérie et EDF doit être modifié à la date du 1er janvier, avec un coût d’électricité stabilisé. Elle signale enfin que des aides publiques viennent d’être votées dans le projet de loi de finances afin de compenser la hausse de l’électricité pour les entreprises qui en consomment beaucoup. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, jure pour sa part qu’il n’est pas question de « laisser tomber » Ascoval et que celle-ci « restera française ». Lu entre les lignes, ce n’est donc plus l’idée d’une « délocalisation temporaire » qui agiterait l’esprit du propriétaire de l’aciérie. Le député du Nord et candidat communiste à la Présidentielle, Fabien Roussel, lui a écrit pour lui demander « d’intervenir sans délai ». La crise du prix de l’énergie touche bien sûr toutes les entreprises qui fonctionnent à l’électricité. LME, à Valenciennes, et Arc International, à Arcq, sont également très impactées. Chez Ascoval, la direction assure que les prix ont triplé par rapport au premier semestre de cette année, avec évidemment des conséquences sur le prix de l’acier.