Dossier Industrie

Sale temps pour l’industrie

par Philippe Allienne
Publié le 21 juin 2019 à 13:42 Mise à jour le 25 juin 2019

Un vent mauvais souffle sur l’industrie. A Belfort, le géant américain General Electric qui avait repris la branche énergie d’Alstom annonce un plan de 1044 suppressions de postes et l’arrêt de production de turbines à gaz.

On est loin de la création promise de 1000 emplois. La loi Florange de 2014 visait à « redonner des perspectives à l’économie réelle et à l’emploi industriel » . Aujourd’hui, celui qui en était à l’origine, Arnaud de Montebourg s’est reconverti dans l’apiculture façon start up et avoue, sur les ondes de Radio France, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une loi coercitive. Plus clairement, elle n’a jamais eu de caractère obligatoire. Alors, elle s’est peu appliquée. L’avocat Fiodor Rilov préfère parler de communication.

Pourtant, lorsqu’elle a été promulguée en mars 2014, tout le monde avait cru comprendre que les entreprises de plus de 1000 salariés qui ferment un site en France et licencient leurs salariés devaient s’engager à trouver un repreneur.

Que dire des projets de reprise successifs concernant le site Ascoval de Saint-Saulve ? Cette fois, le dernier repreneur en date, British Steel, est coincé par une dette écologique. À Amiens, le projet local de reprise de l’Américain Whirlpool , après la délocalisation de la production de matériel électro-ménager en Pologne, a fait long feu.

Les espoirs que les salariés du papetier Arjowiggins avaient placés dans la pérennité de leur activité sont morts dans la Sarthe. A Wizernes, dans le Pas-de-Calais, la reprise semble tenir. Mais à quelques kilomètres de là, à Calais, c’est le dentellier Deseilles qui déchante après la reprise par le groupe chinois Yongshen.

Il est temps, estime le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, que l’ État prenne ses responsabilités et s’engage dans une vision durable de l’industrie. Il prône une nationalisation temporaire pour les grandes entreprises qui menacent de laisser de nombreux salariés sur le carreau.

Photo utilisée en logo d’article : G. Boudoux