Emploi

Tout n’est pas réglé pour British Steel Saint Saulve

par Philippe Allienne
Publié le 27 juillet 2019 à 13:54

Le tribunal de grande instance de Strasbourg a accepté, mercredi 27 juillet, le plan de reprise d’Ascoval. Les salariés demeurent cependant vigilants et réclament la modification de l’outil de production et de meilleures conditions de travail.

Dans un communiqué triomphant, British Steel Saint Saulve (B3S) annonce être « désormais pleinement opérationnelle ». En acceptant la demande introduite par Olympus Steel Limited et British Steel Saint Saulve de modification du plan de cession arrêté le 2 mai 2019 dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire d’Ascoval, le tribunal de Strasbourg permet ainsi le déblocage des financements et le lancement des gros investissements. Il faut en effet rappeler qu’Olympus Steel, actionnaire de B3S, et les banques privées apportent 47,5 millions d’euros. 47 autres millions sont apportés sous forme de prêt par l’État (25 M€), la Région Hauts-de-France (12€) et Valenciennes Métropole (10 M). Soit un total de 94,5 M€. À ce jour, 20 M€ ont été versés à B3S par Olympus Steel et par l’État lors du démarrage de la société, le 15 mai dernier. Les apports restants vont donc pouvoir être versés, dont une première tranche de 17,5 M€, en août, par Olympus Steel, la Région et Valenciennes Métropole.

Trouver de nouveaux clients

Tout serait donc au mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que, explique Nacim Bardi (CGT), « il est maintenant nécessaire de modifier l’outil de production afin de pouvoir nous diversifier et trouver de nouveaux clients ». L’entreprise produit des barres (ronds de coulée), c’est-à-dire le produit historique de Vallourec. Pour l’instant, précise le syndicaliste, « nous travaillons sans British Steel et nous trouvons les commandes nous-mêmes ». Autant dire que la manière dont évoluera le dossier du groupe britannique mis en faillite est très importante pour l’avenir. On ne peut savoir ce que fera l’éventuel repreneur. Surtout, la question du devenir des sites de Hayange en Lorraine et aux Pays-Bas demeure posée. On croit savoir que les offres de reprise de British Steel portent sur la totalité du groupe, d’autres portent sur des départements de BS. Alors que depuis février, la charge de travail était limitée à une semaine par mois, « nous avons fait deux semaines de production en juillet. Sans l’apport du groupe, ce n’est pas si mal ! » se félicite Nacim Bardi. Mais il voit une autre ombre au tableau : les conditions de travail. « On presse de plus en plus le citron », dénonce-t-il. Et, outre les départs volontaires, on constate des licenciements pour « inaptitude ». En 2015, l’effectif s’élevait à 500 salariés. Il est passé à 320 en 2017 pour descendre à 269 à ce jour. Avec un objectif de le réduire à 250.

par Philippe Allienne

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