Vélos B'Twin

Bataille pour la convention collective chez Jetlane

par Philippe Allienne
Publié le 9 octobre 2020 à 12:30

Les vélos B’Twin, à Lille, sont fabriqués par la société Jetlane, une entreprise qui relève de la convention collective des métallos. Or, la direction refuse d’appliquer ce texte. La CGT n’entend pas laisser faire.

Au niveau national, les syndicats sont en pleine bataille pour la défense des conventions collectives que le patronat veut remettre en cause. C’est dans ce contexte que Jetlane campe sur ses positions et refuse de payer, depuis plusieurs années, les trois jours de carence des salariés en cas de congé maladie. L’employeur est soutenu dans sa position par l’UIMM, l’Union des industries et métiers de la métallurgie. Pour faire valoir leurs droits, les salariés concernés ont souhaité assigner leur employeur aux prud’hommes. Mais pour la CGT des métallos, il faut aller plus loin et faire céder Jetlane sur le principe et l’application de la convention. « Après tout, dit Ludovic Bouvier, responsable régional pour la CGT métallurgie (Nord-Pas-de- Calais), les conventions collectives ont été écrites il y a cinquante ans. Si le patronat veut les remettre en cause, il nous revient de nous battre pour les faire maintenir. » C’est dans cet esprit que ce mercredi 7 octobre, une opération syndicale a été menée sur le village B’Twin (Lille). Une grève des salariés a été fortement soutenue par l’arrivée de près de 150 personnes d’entreprises de la région : Lille, Bombardier Crespin, PSA Douvrin,et Valenciennes, Houdain, Douai...

Occupation du magasin

Les salariés réclament les arriérés de leurs droits sur les trois dernières années et l’application sans faille de la convention collective. Le magasin a été occupé durant 30 à 45 minutes. « La galaxie Mulliez, c’est une cinquantaine d’enseignes. Nous n’allons pas lâcher », promet Ludovic Bouvier qui envisage une prochaine action semblable si les revendications ne sont pas satisfaites. Autre point d’achoppement chez le constructeur de vélos B’Twin : les conditions de travail. Une grève avait éclaté en fin d’année dernière à ce sujet. Les salariés réclamaient également la transformation des contrats à durée déterminée en CDI. La revendication demeure. Mais, preuve d’un climat dur en matière de relations sociales, une déléguée syndicale CGT a eu la désagréable surprise de recevoir un SMS lui promettant une lourde sanction (type licenciement). Émanant du service juridique et destiné à la direction de l’entreprise, ce message lui a été envoyé par erreur.