HAZEBROUCK

Encore une boutique Orange menacée de fermeture

par Franck Jakubek
Publié le 28 février 2019 à 22:50 Mise à jour le 28 juin 2019

La CGT et le PCF mobilisent contre ce projet, au nom de l’emploi et de la défense des services publics.

Des agences publiques aux boutiques franchisées

A l’heure où l’on nous vante l’exceptionnelle évolution technologique, particulièrement avec l’arrivée de la 5G, il est surprenant de constater combien socialement et humainement, la société semble faire des efforts inversés. La stratégie initiale de France Telecom, l’entreprise publique, était une implantation solide au plus près des usagers afin de pouvoir être accessible au plus grand nombre. L’ouverture du capital à la fin des années 90 a vu se développer des réseaux parallèles de distribution. Un double réseau, public et privé, a co-existé pendant une période. Lors du changement de nom, sont apparues les boutiques Orange, spécialisées sur le mobile, puis l’internet. Les agences France Telecom gardaient la main sur le téléphone fixe et le réseau technique. Et puis, progressivement, au cas par cas, les propriétés immobilières ont été vendues. Le réseau de distribution s’est orienté vers des implantations dans des zones de chalandises très fréquentées, dont les centre commerciaux. La privatisation du groupe, le changement de statut des personnels et le changement de nom pèsent désormais sur les choix stratégiques. Aujourd’hui, Orange s’oriente vers l’externalisation totale de son réseau commercial.

Douze boutiques ont déjà été fermées sur le secteur des Hauts-de-France et de Champagne-Ardenne regroupant neuf départements. La boutique d’Hazebrouck aujourd’hui menacée est la seule dans le Nord entre Lomme et Dunkerque.

Comme l’avait déjà dénoncé Béatrice Veit-Torrez, conseillère municipale PCF, la fermeture est programmée pour juin. La Fapt-CGT, fédération des activités postales et de télécommunications, mobilise salariés et usagers, alertent les pouvoirs publics. « Nous sommes face à un vrai dumping social, les droits sociaux sont au ras des pâquerettes. Et dans chaque boutique les situations pour les salariés sont loin d’être faciles », commente le secrétaire départemental du syndicat.

Effectivement, les employés-vendeurs, doivent assurer toutes les tâches quotidiennes, de l’accueil au nettoyage. « La sous-traitance devient de la maltraitance », souligne une responsable syndicale. En cinq ans, un vaste plan de fermeture est programmé pour la fermeture de plus de la moitié des boutiques au niveau national. «  510 sur les 917 existantes  », insiste Pascal Gaillet, de la CGT.

La mobilisation prend forme

La mobilisation prend forme et ne laisse pas indifférents riverains et habitants. Dimanche 24 février, sur le marché, les élus d’opposition, à l’initiative du PCF, ont distribué des tracts pour alerter la population. Une pétition a déjà recueilli de nombreuses signatures. Lundi 25 février, le syndicat a fait de même face à la boutique. Une assemblée générale avec les salariés et l’union locale d’Hazebrouck a eu lieu devant la boutique jeudi 28 février. Un nouveau rendez-vous sur le marché dimanche 3 mars est déjà programmé et à nouveau devant la boutique dans le courant de la semaine.

Un appel à manifester est aussi lancé pour la matinée du 19 mars. Avec les annonces de fermetures de classes, les baisses de moyens à l’hôpital, la fermeture de la boutique serait un nouveau coup dur porté à la population. Outre ses 21000 habitants, Hazebrouck attire toute la clientèle des communes environnantes. La boutique ne présente aucune difficulté financière.