Consommation d’eau : les Français un peu plus économes

par Indago Presse
Publié le 19 janvier 2021 à 11:29

La consommation d’eau des ménages a connu un pic au début des années 2000 avant de diminuer. Des préoccupations environnementales mais aussi budgétaires ont contribué à ces économies et les progrès techniques effectués sur les appareils électroménagers (lave-linge ou lave-vaisselle) les ont rendus plus sobres. Certains équipements sont également devenus de plus en plus courants : une douchette équipée d’un mousseur peut réduire le débit réel de moitié et nombre de jardiniers ont installé des récupérateurs d’eau qui évitent d’arroser à l’eau du réseau. Alors qu’en 1975, la consommation d’eau était en moyenne de 106 litres par jour et par habitant, le maximum a été atteint en 2004, avec 165 litres, et se situe aujourd’hui à 146 litres par jour et par personne.

230 litres par jour

Ces données varient fortement en fonction de plusieurs facteurs. Suivant les régions, la consommation d’eau fluctue et augmente nettement à mesure que l’on va vers le sud de la France. Le climat, mais aussi la présence de piscines, contribuent à expliquer cette différence. Le type de logement influe également et l’habitat individuel avec jardin est généralement plus coûteux en eau qu’un appartement. En vacances, les Français sont de plus gros consommateurs et utilisent en moyenne 230 litres d’eau par jour. Laisser couler le robinet est aussi conditionné aux revenus : les foyers modestes ne consomment que 90 litres par jour et par personne et ce chiffre augmente en même temps que les moyens financiers des ménages. Les foyers français utilisent en moyenne 120 m3 d’eau par an. Les usages de l’eau sont très majoritairement (à 93%) liés à l’hygiène corporelle, du linge ou de l’habitat. Les 7% restants servent à la boisson (1%) et à la préparation des repas (6%). Environ 40% de la consommation d’eau sont affectés aux bains et aux douches, 20% aux sanitaires, 12% au linge et 10% à la vaisselle.

« L’eau paie l’eau »

Les fuites d’eau peuvent représenter 20% de la consommation d’un ménage et un robinet qui goutte et n’est pas réparépeut engendrer une perte de 35m3 par an (soit une augmentation de 30% de la consommation moyenne d’un ménage). L’Ademe [1] recommande à cet égard de vérifier régulièrement l’état de son réseau en relevant son compteur au moment du coucher et du lever, sans utiliser l’eau durant la nuit. Le prix moyen du m3 en France était en 2017 de 4,08 euros, redevance et taxes comprises (elles représentent la moitié du prix de l’eau) soit un budget d’un peu plus de 40 euros par mois pour une consommation annuelle de 120 m3, un coût qui explique les efforts réalisés par les Français pour alléger leur facture. Ce prix au mètre cube varie suivant le lieu de résidence : les communes et, de plus en plus souvent les EPCI [2] depuis la loi NOTRe [3], fixent les tarifs de l’eau dans un cadre réglementaire très contraint. Le principe veut que « l’eau paie l’eau », c’est-à-dire que le prix fixé doit permettre d’équilibrer recettes et dépenses. Sauf exceptions prévues par la loi, aucune subvention de la commune ne peut abonder ce budget. Les communes et EPCI ont également l’obligation de contrôler l’état de leur réseau en matière de fuites et d’assurer un seuil minimum de rendement. Ces fuites représentaient, ces dernières années, la consommation de 18,5 millions d’habitants.

Les utilisations hors foyer Les collectivités sont également consommatrices d’eau : une école utilise en moyenne 20 litres par élève et par jour, le nettoyage des trottoirs et caniveaux équivaut à 25 litres par mètre lavé et un repas en restauration collective nécessite entre 10 et 20 litres d’eau. Les établissements de santé ont des besoins très importants et un hôpital ou une clinique consomme environ 300 litres par lit et par jour.

Notes :

[1Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie

[2EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale

[3Loi NOTRe : Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République