DOSSIER

Le service public se meurt

AU NOM DU FRIC

par Philippe Allienne
Publié le 18 octobre 2019 à 16:07

Dans tous les domaines, les services publics souffrent de la baisse des moyens financiers et humains, de la recherche des économies, de la recherche de la rentabilité

Pour ce dossier, nous avons choisi quatre exemples pour traduire le désarroi des fonctionnaires. Interpellé aussi bien dans la rue que dans la presse, par les élus et les principaux concernés, interpellé aussi par courrier, l’État choisit de répondre par la fermeté. Il campe sur ses positions ou propose de fausses solutions.

Nous retiendrons, car l’exemple vaut son pesant de cacahuètes, la réaction du ministre de l’Éducation nationale au lendemain du suicide d’une enseignante. Interrogé par RTL , Jean-Michel Blanquer trouve un bouc-émissaire chez les journalistes. Tout en admettant des « problèmes profonds, structurels, qui nous concernent tous parce que nous sommes, nous tous, toute la société française, responsables », il croit bon d’ajouter « notre société est questionnée par cette nervosité qu’il y a au quotidien et qui est épuisante parfois pour certains responsables. [...] Et vous les journalistes, quand vous mettez de l’huile sur le feu, quand on donne le sentiment sans arrêt que tout est en crise, que rien ne va plus, à la fin on créé cette nervosité qui, évidemment, à des conséquences  ».

Sacré signal de mépris de la part de celui qui est en panne de propositions après la mort de Christine Renon, à Pantin. Tandis que les pompiers, qui affichent leur solidarité avec les urgentistes, se font chahuter par la police, le personnel hospitalier ne baisse pas la garde. Le plan annoncé par Agnès Buzyn les laisse de glace. À Tourcoing, où la maternité ne fonctionne plus (lire aussi : la course vers une médecine à deux vitesses), une manifestation a réuni les hospitaliers de plusieurs hôpitaux de la région pour un long cortège entre le Centre hospitalier Dron et la mairie.