© Amélie Tsaag Valren
Éducation nationale

Les professeurs ne se sentent pas reconnus

Publié le 28 mai 2021 à 15:47 Mise à jour le 31 mai 2021

Cette année, la 9ème édition du Baromètre des métiers de l’UNSA a révélé un malaise grandissant dans le secteur de l’éducation. La profession semble éprouver un manque de respect et de reconnaissance toujours plus important alors que Jean-Michel Blanquer dévoilait les conclusions du Grenelle de l’Éducation ce mercredi 26 mai.

« Le malaise dans la profession se confirme d’année en année » déplore l’UNSA Éducation dans son communiqué daté du 25 mai. Cette année, 35 000 professionnels ont répondu à l’enquête du Baromètre et les chiffres ne sont pas rassurants. En effet, « 66 % des répondant·e·s disent ressentir un manque de respect et de reconnaissance dans l’exercice de leur pratique professionnelle », chiffres qui ont augmenté de 14 points par rapport à l’enquête de 2016. Il est aussi notable que seulement trois enseignants sur dix estiment bénéficier de conditions de travail satisfaisantes quand 34 % estiment avoir souffert du contexte de pandémie, voire craignent pour leur santé (13 %). Un baromètre qui tombe à pic puisque le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer les conclusions du Grenelle de l’éducation, lancé en novembre 2020. Il a notamment dévoilé douze engagements, avec comme mesure phare une enveloppe de 700 millions d’euros, dont 400 millions seront consacrés à la revalorisation des salaires, notamment en début de carrière, afin de « rendre attractif le métier d’enseignant ».

Un Grenelle de l’éducation insuffisant

Mais les syndicats demeurent pour le moment à demi satisfaits de la prime mensuelle promise. Elle devrait en fait représenter 36 euros net pour les professeurs ayant entre onze et quinze ans d’expérience et cent euros pour les plus jeunes, des montants bien insuffisants pour rattraper les autres pays de l’OCDE. Le Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) demande ainsi que 500 millions supplémentaires soient engagés. Si la revalorisation salariale était fortement attendue par les syndicats, elle n’est pas suffisante pour redonner confiance aux professeurs, qui se disent tout de même heureux d’exercer cette profession (à 76 %). L’UNSA met donc un point d’honneur « à ce que la qualité de vie et la santé au travail deviennent une priorité ». Aussi, l’organisation demande plus de perspectives de carrière mais surtout une reconnaissance des efforts fournis en période de télétravail dû au Covid. Le Grenelle, qui a débuté six jours après l’assassinat de Samuel Paty, a aussi mis en lumière un besoin important en matière de formation, notamment sur les valeurs de la République et la laïcité.