Mardi, dans l’atelier d’usine du centre d’encaissement de plusieurs centaines de mètres carrés situé au deuxième étage de l’imposant bâtiment administratif du siège régional des Hauts-de- France de la Direction générale des finances publiques (DGFP) à Lille, une cinquantaine d’agents ont tenu le piquet de grève depuis le début de la matinée jusqu’à la fin du service.
« Dans le département, le gouvernement veut fermer 64 des 68 trésoreries et les remplacer par des “points de contact” tenus par des acteurs privés, autrement dit des endroits où les contribuables n’auront ni réponses à leurs questions, ni la possibilité de faire un recours ou de trouver des solutions en cas de difficulté » explique Yannick Massiet, secrétaire départemental de la CGT Finances publiques du Nord.
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Une situation analogue à celle envisagée par le gouvernement sur tout le territoire national.« C’est le squelette qui n’a plus que la peau sur les os » s’exclame Annick Phellion, secrétaire et représentante de la CGT Finances publiques de Lille et ses environs pour expliquer le sens du logo de l’intersyndicale et le slogan « même plus l’impôt sur les os » qui l’accompagne. Crâne et tibias blancs sur fond noir, le Jolly Roger arboré sur les tee-shirts, les affiches et les tracts des agents mobilisés contre le plan Darmanin dit de « géographie revisitée » du réseau des trésoreries de l’administration publique, annonce la couleur. En l’absence de coup d’arrêt de la réforme en cours, le rouge du « pavillon sans quartier » sera hissé jusqu’à ce que le gouvernement cède.
« Cette mobilisation s’insère dans une mobilisation qui dure depuis des mois » explique Mathieu Silbermann, secrétaire départemental de FO-DGFIP. Le jour de l’échéance de la taxe foncière, ce point d’étape d’une mobilisation allée crescendo depuis le printemps frappant l’activité de la DGFP en un des trois centres nationaux d’encaissement de l’administration publique a été conçu comme une opération « coup de poing ».
« Le 14 mars nous nous sommes tous retrouvés à Tourcoing, la ville du ministre Gérald Darmanin, pour une manifestation nationale » précise Sébastien Quérel, secrétaire départemental du syndicat Solidaires Finances publiques : « Sur le département on n’a pas arrêté depuis le mois de mars avec des actions soit pour mobiliser les collègues, soit pour rencontrer les usagers et les informer de la situation soit pour rencontrer les élus, toutes les semaines quasiment, à Hazebrouck, à Dunkerque, à Avesnes-sur- Helpe, à Roubaix, à Fourmies... jusqu’à la journée de manifestation nationale du 16 septembre, pour nous, ici, à Lille, avec 44 % de grévistes dans le Nord ».
L’avertissement lancé mardi par les agents grévistes et par l’intersyndicale nordiste CGT, Solidaires, FO, UNSA, SNA et CFDT mobilisés contre contre le plan Darmanin se veut un coup de semonce avant une nouvelle mobilisation nationale le 14 novembre prochain. Dans la région comme ailleurs sur le territoire national, celle-ci sera précédée par toute une série d’actions locales.
Jérôme Skalski
