Du côté de la Belgique

Publié le 11 septembre 2020 à 14:46

> Stephen O’Brien, médecin généraliste à Bruxelles

Membre du mouvement « La santé en Lutte », Stephen O’Brien déplore la marchandisation des soins et la recherche des économies à tout prix. « Cela vaut dans tous les domaines et toutes les structures de la santé, dit-il. Après un accouchement, par exemple, une femme rentre chez elle après 2,5 jours au lieu de 4 à 5 auparavant. En maison de repos, l’alimentation elle-même est concernée avec 3,5 euros par repas. C’est de la maltraitance. » Il se félicite de pouvoir encore, en médecine générale, consacrer 30 minutes pour une consultation. « Je ne voudrais pas que ce temps soit réduit. Mais l’hôpital ne va pas dans le bon sens. Les managers ont pour mission de diminuer les coûts au détriment de la qualité. »

> Adèle Fège, sage-femme à Bruxelles

Elle aussi est membre de « La santé en lutte », en Belgique. « Chez nous, explique-t-elle, les choses se passent très différemment d’en France. Tout est plus compliqué en raison de son organisation : un État fédéral, des Communautés et des Régions. Il y a eu une grève à l’hôpital public en mars 2019 pour les conditions de travail, les urgences et les soins intensifs. Le secteur privé s’y est joint avec le mouvement des blouses blanches. C’était la première grève depuis 1989. Une autre était prévue en mars de cette année, mais la crise sanitaire a tout bloqué. » C’est partie remise pour le 13 septembre à Bruxelles avec une manifestation qui réunira infirmiers, sages-femmes, médecins, mais aussi personnel d’entretien et usagers.