« Ségur de la santé »

La colère des infirmiers de bloc opératoire

Publié le 19 juin 2020 à 15:16

Le Ségur de la santé (du nom de l’adresse du ministère de tutelle) qui a débuté le 25 mai a très vite déçu les principaux intéressés. En cause,la composition des groupes de travail « Comité du Ségur National » et « Ségur National - rémunérations et carrières » qui montrait que rien ne change.

Plus de 300 organisations ont participé à l’ouverture des débats mais n’ont pas eu la parole. Une volonté affichée de faire croire au grand public que les leçons de la crise ont été tirées et que le personnel soignant a été entendu. Les groupes de travail ont été planifiés en amont et aucun représentant professionnel de santé Ibode (infirmiers de bloc opératoire) n’aura voix au chapitre. Dès la fin de la présentation du « Ségur de la santé », l’opacité sur la suite des négociations a été de mise.

Quid des négociations salariales Ibode

Le 3 mars dernier, les organisations représentatives ont obtenu l’engagement d’une revaloisation salariale des Ibode et la mise en place d’une grille spécifique pour cette spécialité.Mais sans représentant Ibode,la négociation s’avère compliquée. S’agissant des salaires des Ibode, les organisations Unaibode et Snibo dénoncent une information, en date du 25 mai, qui affichait une moyenne salariale de 3282 euros dans le public et de 3 474 euros dans le privé. En fait, ces salaires sont de 1597 euros en début de carrière et 2491 euros en fin de carrière pour 18 mois de formation supplémentaires après trois années de formation d’infirmièr·e.De nouveau, expliquent les Ibode, « nous sommes confrontés à des arrangements entre amis car les négociations seront menées par les mêmes acteurs qui, le 3 mars dernier, actaient l’autorisation pour des infirmiers et infirmières non spécialisés et non formés de réaliser des actes d’une particulière technicité sur les patients. Des acteurs qui considèrent pour des raisons économiques que 56 heures de formation peuvent remplacer 18 mois de formation spécialisée. Nous sommes loin de la volonté du gouvernement de tirer le système de santé vers le haut. »

Les applaudissements ne suffisent plus

Au-delà des revalorisations salariales promises à l’Unaibode et au Snibo, le jour d’après souhaité par le ministre des Solidarités et de la Santé doit s’accompagner d’une refondation complète de ces autorisations. Rien ne change donc. « Ceux qui ont ont commis les erreurs du passé restent aux commandes pour mener le “Jour d’après”.Après le soutien par les applaudissements nous avons besoin de leur soutien dans nos actions ! »