© Soizic Lozachmeur
Hôpital public

Les professionnels de santé unis dans la lutte

Publié le 18 juin 2021 à 17:52

Mardi 15 juin, à l’appel de la CGT et de SUD, un « village des luttes  » des professionnels de santé et d’action sociale a occupé la place de la République à Lille une bonne partie de la journée. Ils venaient y dénoncer les conditions de travail en milieu hospitalier.

Revalorisation des salaires, retraite à 60 ans, voire à 55 ans pour les travaux pénibles, arrêt de la fermeture des lits et des services... Ces revendications, ils tentent de les faire entendre depuis déjà de nombreux mois. L’année dernière, ils étaient nombreux dans les rues à réclamer plus de moyens pour l’hôpital public, en particulier les services d’urgence, en grève depuis 2019. Depuis le Ségur de la santé, et plusieurs vagues successives de Covid, pas grand chose n’a changé dans leur quotidien. « On est tous dans la même galère » déclare un manifestant, heureux malgré tout de voir tous les secteurs réunis ensemble autour d’une même cause. Sages-femmes, diététiciens, kinésithérapeutes, préparateurs en pharmacie, techniciens, assistantes sociales, infirmiers anesthésistes ou de bloc opératoire... ils étaient ainsi quelques centaines à Lille ce mardi, représentant toutes les professions de l’hôpital et du secteur médico-social. Trop peu néanmoins d’après les organisateurs, qui ont finalement décidé d’annuler la marche initialement prévue jusqu’a l’ARS où ils devaient déposer leurs revendications.

Lassitude à l’approche des vacances

Les personnels du secteur de la santé semblent en effet lassés du manque d’avancées à la suite du Ségur de la santé en juillet dernier, qui n’a pas tenu ses promesses. « Le Ségur n’a rien changé. C’est pas parce qu’on a gagné un peu plus d’argent qu’on est soulagé de la fatigue etc. » explique Matthieu Collart, secrétaire général de la CGT du CHU de Lille. «  C’est pour cela que la CGT n’a pas signé le protocole Ségur » pouvait-on d’ailleurs lire sur le tract distribué par le syndicat ce jour-là. Car malgré l’espoir aujourd’hui d’une sortie de la crise sanitaire, les conditions de travail à l’hôpital restent insoutenables, avec des conséquences parfois dramatiques. Selon les syndicats, on constate ainsi un décès d’interne tous les 18 jours et plus de 10 000 démissions. De nouvelles mobilisations sont prévues pour la rentrée de septembre, le temps de laisser souffler les personnels après cette nouvelle année difficile.