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Serge Havet

« Je ne peux imaginer que les chômeurs acceptent de perdre une partie de leurs indemnités sans réagir ! »

Publié le 3 septembre 2021 à 11:43

Président de l’association AC ! (contre le chômage), Serge Havet évoque les grands rendez-vous du dernier trimestre. Son association est bien sûr confrontée à la difficulté de mobiliser les chômeurs et précaires. Verbatim.

« Nous nous battons essentiellement sur les grands dossiers de la vie quotidienne : le pouvoir d’achat, la santé, le logement et l’assurance chômage. Les médias et le gouvernement ont beau nous dire que la situation de l’emploi s’améliore en cette rentrée, je crois qu’il faut regarder de plus près les catégories de chômeurs. Dans la catégorie 1, celle des demandeurs d’emploi immédiatement disponibles, c’est vrai que l’on peut parler de diminution. C’est surtout possible grâce aux contrats aidés, aux petits boulots, etc. Mais dans les autres catégories, il n’y a pas de diminution. Chez AC, nous militons pour des emplois dignes, décents et durables. À partir du 1er octobre, nous allons faire une campagne sur l’assurance chômage puisque la ministre du Travail campe sur ses positions. La réforme va léser de nombreux chômeurs. Nous avons à l’agenda une réunion nationale le 2 octobre, à Paris, pour décider de notre mode d’action et comment nous allons nous organiser. Mais je ne peux imaginer que des demandeurs d’emploi qui vont perdre 200 à 300 euros, en fonction de leur situation, ne réagissent pas ! Les chômeurs des Hauts-de-France, et du Nord-Pas-de-Calais en particulier, sont parmi les plus touchés. Nous allons essayer de les organiser. Le 1er décembre, à Paris, les associations de chômeurs, les partenaires associatifs et les organisations syndicales manifesteront à Paris pour demander une augmentation de la prime de Noël et une augmentation des minima sociaux. Troisième action : nous allons participer à une grande enquête nationale sur la santé des précaires et des chômeurs. Nous sommes en train de finaliser un questionnaire pour savoir comment ils ont vécu la crise sanitaire jusqu’à présent. Nous irons rencontrer les gens à la sortie de la Caf, de la CPAM, des agences de Pôle emploi… bref, partout où l’on peut rencontrer des chômeurs ou des personnes en situation de précarité. Dans l’optique de l’élection présidentielle et des législatives de 2022 : nous allons rédiger un catalogue de revendications que nous enverrons aux candidats et aux partis politiques. N’oublions pas enfin la question du logement. Sur la métropole lilloise, il y a 93 000 demandes de logement sans réponse. On veut savoir pourquoi on ne propose rien aux demandeurs, comment cela se passe dans les commissions d’attribution, etc. »