Santé au travail

La CGT contre l’accord national interprofessionnel

Publié le 19 janvier 2021 à 11:40

La CGT refuse de signer l’accord national interprofessionnel (ANI) intitulé « pour une prévention renforcée et une offre renouvelée en matière de santé au travail et conditions de travail ». Pour le syndicat, cet accord ne renforce précisément rien en la matière.

« Aucune évolution positive en matière de capacité d’action et d’indépendance qui permettrait une véritable mise en œuvre d’une politique de prévention en santé. » Pour les organismes et les institutions de santé au travail, le verdict est sans appel. La CGT évoque un contexte où, à l’instar de l’ANI télétravail, « la ligne politique du patronat vise à chaque négociation à transférer sur les salariés ou d’autres acteurs - comme ici les services de santé au travail - ses propres obligations ». Dans un communiqué de presse, l’organisation syndicale estime que « la possibilité de transfert de missions de la médecine du travail vers la médecine de ville ne sera pas une solution pour remédier à la pénurie de médecins du travail. Pire, elle risque d’ac- croitre les difficultés en faisant peser de nouvelles contraintes sur notre système de soin qui est déjà en difficulté. Pour être en capacité de jouer pleinement son rôle, la médecine du travail doit être dégagée de tout lien avec les employeurs pour ne pas avoir à opposer la préservation de la santé des travailleurs et les contraintes de production imposées par les stratégies des entreprises ». Ainsi, explique la CGT, la proposition de loi initiée par la députée du Nord Charlotte-Parmentier Lecocq (LREM) pour réformer la prévention en santé au travail, « aggrave la portée de ce texte et augmente le risque d’un transfert de responsabilité de l’employeur au service de santé au travail. L’accès des informations de santé des médecins du travail issues de la médecine de ville par l’intermédiaire du Dossier médical partagé ouvre la porte à un jugement des habitudes de vie des travailleurs et leur impact sur leur santé au travail voire leurs performances au travail.  » Non seulement l’accord et la proposition de loi ne répondent pas aux réalités vécues par les salariés mais « ils passent à côté de l’essentiel ». Le syndicat prône notamment un droit de retrait mieux protégé et un droit de stopper une réorganisation ou restructuration dangereuse pour la santé (ce que souhaitaient par exemple le CSE de Cargill Haubourdin lors du plan de réorganisation de leur entreprise). Il conclut que « cet accord constitue une véritable régression sociale et une réelle atteinte à la possibilité des travailleurs de se sentir protégés ».