TER Hauts-de-France

La SNCF joue à guichets (presque) fermés

Publié le 14 janvier 2022 à 12:01

Début août 2021, la CGT avait lancé une pétition auprès des usagers du TER pour alerter contre la politique des guichets de la SNCF dans la région. 27 000 signatures ont été recueillies. Mais rien n’y fait.

La CGT des cheminots de la région Nord-Pas-de-Calais ne cache pas son mécontentement et promet de continuer à « combattre tout recul du service public ferroviaire ». Elle a d’ailleurs interpellé la défenseure des droits pour lui signifier « l’iniquité d’accès aux guichets ». Depuis le 3 janvier en effet, l’ouverture des guichets pour les TER est assurée de 9 h à 17 h du lundi au samedi. Cela vaut pour les gares de Calais, Frethun, Béthune, Lens et Douai. Dès le 1er février, cette règle vaudra pour celles de Boulogne, Valenciennes, Calais-Ville et Dunkerque. Cela est préjudicialble à la fois pour les usagers et pour les cheminots, insiste le syndicat pour qui « la nouvelle organisation ne répond en rien aux besoins des usagers, ni à l’amélioration des conditions de travail des cheminots ni à ceux du service public ferroviaire. » Non seulement les revendications et protestations des uns et des autres n’ont pas été entendues mais, déplore la CGT, chaque acteur se renvoie la balle. Ainsi, pour la SNCF TER, « c’est un sujet de l’axe nord, nous ne sommes pas aux manettes ». La SNCF axe nord renvoie à sa « vision TGV et rien que celle-ci ». Enfin, le conseil régional Hauts-de-France évoque les 4,54 millions d’euros que lui réclame la SNCF. Les usagers et les cheminots se retrouvent finalement au milieu d’un jeu de quilles. Pourtant, rappelle le secteur fédéral CGT, « tous ou presque étaient contre ce projet ». Certains ont même interpellé les dirigeants de l’entreprise, le ministre des Transports et pour d’autres, ont élaboré des motions dans des plénières municipales. Il en est convaincu, seul l’aspect économique est pris en considération : « L’aspect organisation, production, amélioration des conditions de travail ne transpire jamais et l’usager est déconsidéré. » Le 18 novembre dernier, la CGT avait rassemblé près de 150 cheminots devant le conseil régional et avait interpellé l’ensemble des élus de la collectivité (voir notre article). À cette occasion, le vice-président Franck Dhersin, en charge des transports, avait indiqué qu’un courrier avait été transmis stipulant son désaccord. Il est temps, disent les représentants syndicaux, « d’inverser la vapeur et de reconquérir les moyens de bien travailler car bien travailler, pour bien voyager, c’est ce que les cheminots et les usagers réclament ! ». Puisque les 27 000 signatures de pétitions ne suffisent pas, la CGT invite les usagers à montrer leur mécontentement en écrivant à ces adresses : ♦ Service Relations Clients SNCF - 62973 ARRAS Cedex 9. ♦ Région Hauts-de-France, 151, avenue du président Hoover, 59555 LILLE CEDEX.