Avion ne veut pas regarder passer les trains

La SNCF revoit sa copie

par Franck Jakubek
Publié le 14 février 2020 à 13:18

Malgré des réunions de concertation, la SNCF a modifié les arrêts en gare d’Avion, Méricourt et Sallaumines. La forte mobilisation des élus et de la population a obligé l’opérateur ferroviaire à prendre en compte les besoins des usagers.

La SNCF a dû faire marche arrière la semaine dernière. Elle prévoyait la suppression de pas moins de 17 arrêts en gare d’Avion, sur l’axe Hazebrouck-Arras. Une décision qui n’est ni du goût de la population, ni des élus. Une action a donc été mise en œuvre avec les maires de Sallaumines et de Méricourt, les élus et la population. La gare a été occupée jeudi 6 février matin par près de 150 Avionnais mobilisés très tôt. À midi, la direction de la SNCF annonçait le retour de huit arrêts (Les cheminots dénoncent la vente du patrimoine ferroviaire ) « On a gagné les meilleures heures, celles que nous voulions, qui permettent aux gens d’attraper le TGV dans un sens ou dans l’autre. Ce n’est pas l’arrêt de trois heures de l’après-midi que nous avons regagné, mais celui dont les gens avaient le plus besoin  » indique Jean-Marc Tellier, maire (PCF) d’Avion.

Une première rencontre avait eu lieu fin octobre avec la SNCF pour Avion, Sallaumines et Méricourt. « Nous avions décidé de rentrer dans la concertation » rappelle le maire. À la deuxième réunion, les préoccupations semblent prises en compte par l’opérateur ferroviaire. Mais, à part quelques arrêts supplémentaire à Sallaumines, « il n’y avait rien pour Méricourt et à Avion, c’est l’hécatombe  » rappelle Jean-Marc Tellier.

La lutte paie

Jeudi, une réunion s’est improvisée dans la gare occupée et la direction de la SNCF a promis un rétablissement des horaires. Problèmes de cadencement, de sillons disponibles pour le fret, vendus au secteur privé, les raisons invoquées pour la suppression des arrêts ne manquaient pas de sel. D’autant plus que les trains concernés n’étaient pas supprimés, seulement les arrêts à Avion. « Pas question de regarder passer les trains » pour les élus et les habitants.

Pour les usagers, cette décision unilatérale de la SNCF – la Région, pourtant financeur et donneur d’ordres n’ayant pas été sollicitée - risquait d’allonger les temps de trajet et de compliquer la liaison avec les TGV. « Aux heures d’affluence, certains trains arrivent déjà à Avion bondés » confie un Avionnais. Si Avion a eu gain de cause, Méricourt et Sallaumines attendent des confirmations. La mobilisation a été suspendue mais d’autres actions sont possibles.