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SNCF

Le train sans conducteur à l’essai

par Reyhan Unlu
Publié le 11 juin 2021 à 17:24

La SNCF vient de lancer, dans les Hauts-de-France, une phase d’essai pour le train autonome. Le projet a été conçu en 2016 et devrait être mis en circulation à partir de 2027.

Depuis mars, le prototype circule sous forme d’essais sur des lignes ferroviaires entre le Nord et le Pas-de-Calais. À terme, cette technologie devrait être utilisée sur les lignes commerciales mais la SNCF ne prévoit pas de le faire circuler avant 2027-2028 même si elle espère maîtriser l’autonomie complète d’ici 2023. S’il existe déjà des voitures autonomes telles que la Tesla, des bus autonomes en Allemagne à Bad Birnbach... le consortium SNCF, Alstom, Spirops, Thales et Railenium s’est lui lancé le défi d’appliquer cette technologie sur les trains, avec un budget total de 57 millions d’euros. « Plus le train sera compétitif, meilleur sera le système de transport vis-à-vis de l’environnement » assure Luc Laroche, directeur du projet train automatique. Par compétitif, il sous-entend l’idée d’un trafic plus fluide comprenant plus de trains et donc moins de retards, souvent pointés du doigt par les usagers de la SNCF. Les tests ont été réalisés sur la ligne entre Busigny et Calais ainsi qu’au centre d’essai ferroviaire de Valenciennes, pour le moment sans passagers. « Nous travaillons sur le passage du train autonome en milieu ouvert » indique Luc Laroche.

Milieu ouvert

À la différence du métro lillois, qui est déjà sans conducteur, le train circulerait en extérieur, faisant face aux imprévus tels que des obstacles sur la voie. Le système intelligent repose en partie sur une intelligence artificielle capable de reconnaître obstacles et signalisations. Aussi, le train devrait être capable de contrôler l’accélération et le freinage. Si tout cela peut paraître futuriste, Luc Laroche affirme que « ces algorithmes peuvent demander une assez grande finesse, mais ne constituent pas des verrous technologiques majeurs ».

Quid de l’emploi ?

La SNCF se veut rassurante sur le plan de l’emploi. Elle assure vouloir « accompagner le changement des métiers » voire créer de nouveaux emplois. Des téléconducteurs seront formés pour contrôler le train à distance. Une vingtaine de conducteurs ont d’ores et déjà testé le pupitre de téléconduite. Le système aura également besoin de superviseurs sachant réagir en cas d’alerte. Luc Laroche affirme par ailleurs que « les conducteurs actuellement en poste pourront conduire, s’ils le souhaitent, jusqu’à la fin de leur carrière ».

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