Les cheminots dénoncent la vente du patrimoine ferroviaire

Ouverture à la concurrence de la SNCF

par Philippe Allienne
Publié le 14 février 2020 à 13:51

Les cheminots CGT se sont rassemblés devant le siège du conseil régional des Hauts-de-France, vendredi 7 février. Ils protestent contre la manière dont se réalise l’ouverture à la concurrence des services de chemin de fer

C’est l’annonce récente du conseil régional qui a provoqué la réaction des cheminots. Expliquant le plan d’ouverture à la concurrence, il a nommé les lignes « étoile de Saint-Pol », « étoile d’Amiens » et « Paris-Beauvais ». « Tous les cheminots savent bien que ces lignes ne sont pas choisies par hasard pour laisser la concurrence se faire les crocs sur le service public » , réagit la CGT des cheminots. Celle-ci cite les service en EAS (sans contrôleurs, garants de la sécurité et de la sureté), les lignes simples d’exploitation et déconnectées du reste du réseau ou encore les lignes éloignées des centres lillois ou parisiens.

Lire aussi : La SNCF revoit sa copie

Le choix de donner au privé

Cette « ouverture » se réalise dans une période « où les cheminots sont attaqués de toutes parts et que de nombreuses modifications sont prévues dans leur quotidien » ,ajoute le syndicat. Le président du conseil régional, Xavier Bertrand, fait donc « le choix de donner le chemin de fer au secteur privé et de mettre en œuvre la politique de Macron en offrant les cheminot-es. Ils donnent Saint-Pol après 70 millions d’euros d’investissement public. Ils offrent Amiens sans tenir compte de l’avis, ni de la vie des cheminots des sites. Ils abandonnent Paris-Beauvais après avoir imposé l’EAS »

.S’ils sont actuellement mobilisés contre le projet de réforme des retraites, les cheminots de France et particulièrement ceux des Hauts-de-France, le sont aussi « contre cette destruction du service rendu au public ». « Les cheminots ont le savoir-faire, surtout sur la sécurité. On ne joue pas avec la sécurité » ,prévient le syndicat. Pour ce dernier, le conseil régional et le gouvernement vendent « le patrimoine ferroviaire à leurs copains du privé en mettant en avant un service qui se dégrade ». Ils ne se privent pas de rappeler que ce sont pourtant bien les différentes instances politiques qui se succèdent depuis des années qui ont fait en sorte que cette dégradation arrive.