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Canal Seine-Nord

« Pas de remise à plat du projet : le canal va se faire »

par Marc DE LANGIE
Publié le 14 mai 2021 à 11:55 Mise à jour le 18 mai 2021

On parle du projet de canal Seine-Nord depuis la création du canal du Nord à grand gabarit. Mais cette fois le projet est bien avancé. On ne peut pas se permettre de reculer explique Stéphane Saint-André. Un dossier que cet ancien président des Voies navigables de France maîtrise bien. Pas de remise à plat : le financement « est bouclé entre les collectivités territoriales, l’État, l’Europe pour la partie creusement du canal ». En tant que co-président des Radicaux de gauche et inscrit sur la liste d’union de la gauche aux élections régionales dans la Somme, il vient confirmer la réalisation prochaine de l’ouvrage. Un financement différent est mis en place pour les autres infrastructures (plates-formes, quais...). « De nombreux aménagements, tels le boisement, les zones humides autour du nouvel ouvrage, ont été réalisés. Reste à valoriser l’ancien canal ; de nombreuses options existent, par exemple dans le domaine du tourisme, à développer avec les collectivités locales. »

Un atout pour Dunkerque et Le Havre

L’objectif de l’axe Seine-Nord est de relier les canaux du Nord de l’Europe à ceux du bassin parisien. Mais au-delà « il sera un atout important pour les ports de Dunkerque et du Havre qui, forts de leurs installations en eaux profondes, peuvent accueillir de gros cargos, dont les marchandises pourront être transportées sur les canaux à travers l’Europe » explique Stéphane Saint-André. Un outil qui « nous permettra d’élargir notre Hinterland » poursuit Guy Bourbonnaud, responsable du service études et multimodalité du port de Dunkerque. Trois secteurs d’activités sont concernés : le vrac solide (granulés et graviers), les céréales et les containers. « Avec l’axe Dunkerque-Lille-Valenciennes, déjà important en terme de trafic, le canal Seine-Nord élargira la zone d’approvisionnement avec de nouveaux tonnages qui viendront de Picardie, notamment en céréales. De plus, le bassin parisien devient plus accessible. » Pour faciliter les échanges, cinq quais céréaliers, deux quais de transbordement et quatre plates-formes seront aménagés le long de ce tronçon, autant d’atouts pour Dunkerque. La plate-forme la plus importante, 156 hectares, sera aménagée à Marquion. "Nous en sommes au niveau des études du projet de la maitrise d’œuvre" souligne Stéphane Comble, directeur du développement économique de la communauté de communes Osartis-Marquion. Quatre plate-formes Financées par la Région et les collectivité locales (Osartis-Marquion et Cambrai), les expertises doivent être terminées pour la fin 2023 de façon à ce que les travaux puissent débuter en même temps que ceux du canal en 2024. Pas de chiffre précis quant à l’investissement, ni sur le nombre d’opérateurs. « Les négociations sont en cours avec les entreprises qui s’y installeront, à priori des opérateurs en logistique fluviale » précise le directeur. Quant à l’activité agricole, les installations de la coopérative Advitam et du négociant Carré seront reliées au nouveau canal par voie d’eau. La plate-forme aura un accès ferroviaire sur la ligne Douai-Cambrai. Les études sont en cours pour les plates-formes de Péronne Haute-Picardie, Nesle et Noyon.