La semaine dernière, de nombreuses villes en France ont vu fleurir les mouvements de grève pour le climat. Cette semaine, c’est au tour de Lille de se mobiliser « pour plus de justice sociale et environnementale », précise Julien [1], 18 ans, militant au sein du mouvement Youth for climate Lille (qu’on pourrait traduire par « La jeunesse pour le climat », aussi appelé « Fridays for future » : les vendredis pour l’avenir) depuis septembre 2022. Portée par ce mouvement de jeunesse horizontal, la mobilisation promet d’être importante malgré l’absence de banalisation des jours d’absence à l’université, cette date n’étant pas déclarée comme jour de grève nationale. « C’est un sujet qui importe beaucoup aux jeunes, il va mobiliser. On va montrer que les jeunes sont là et qu’ils sont toujours en colère », annonce Julien. Car le dérèglement climatique est une question transversale qui interpelle l’ensemble de la jeunesse, dès le plus jeune âge.
Rénovation thermique des bâtiments
À Lille, les militants ont choisi la date du 10 mars « car c’était le moment où l’on était le plus nombreux à pouvoir se mobiliser » mais aussi dans la continuité du mouvement social contre la réforme des retraites et la manifestation du 7 mars, et plus généralement contre « le monde que va nous donner Macron » avec d’autres réformes en préparation telles que la loi asile et immigration. « C’est une lutte commune, elles sont totalement liées. On est un mouvement écologique et anticapitaliste, on est contre l’exploitation des gens et de la nature », explique Julien qui, à seulement 18 ans, a déjà de nombreuses années d’engagement associatif à son actif. Parmi les revendications qui seront portées ce vendredi dans la rue, la rénovation thermique des bâtiments arrive en tête. « C’est une mesure basique et essentielle de justice climatique et sociale à la fois. » « Nous demandons au gouvernement de former 400 000 professionnels à la rénovation thermique globale pour pouvoir rénover un million de logements par an d’ici 2050 et ainsi atteindre la neutralité carbone du parc du logement français » lit-on sur le site de l’organisation. Autre revendication : la lutte contre les énergies fossiles et notamment les superprofits d’entreprises comme TotalEnergies « qui enrichissent les actionnaires alors que cet argent pourrait servir à la nature et aux gens qui sont exploités ». Mais le jeune militant se montre pessimiste : « Même quand plusieurs millions de personnes sont dans la rue, le gouvernement n’écoute pas. » Il prévoit donc déjà d’autres actions (collages, décrochage de publicités et extinction de panneaux lumineux, festival...) pour continuer à sensibiliser la population et tenter d’influencer les politiques.
