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Coté campagne :

Planter des haies, créer des zones humides… quand agriculture rime avec écologie

par Virginie Menvielle
Publié le 7 avril 2023 à 15:58 Mise à jour le 11 avril 2023

Avec l’irrigation des champs mais aussi l’élevage, l’agriculture est la plus grosse consommatrice d’eau. Cela ne veut pas dire que l’agriculture ne peut pas être écologique. D’autres pratiques, déjà testées dans les Hauts-de-France, existent.

On oppose bien trop souvent agriculture et écologie. Pourtant, les deux entités peuvent et doivent aller ensemble. Les agriculteurs sont en première ligne, concernant le changement climatique. Leurs cultures ont été particulièrement impactées par la sécheresse 2022. Reste que l’agriculture telle qu’on la conçoit majoritairement consomme environ 60 % de notre ressource en eau. Aussi, il y a urgence à changer de pratiques. Certains le font déjà. Ainsi, dans l’Avesnois et en Thiérache, (Aisne) on replante des haies depuis plusieurs années. Le but : recréer les bocages d’autrefois détruits pour les besoins d’une agriculture intensive. Ainsi, dans le Parc naturel régional de l’Avesnois, 14 kilomètres de haies et 42 arbres sont plantés pour la campagne 2022-2023. En Thiérache, on plante chaque année 10 kilomètres de haies. Quel rapport avec l’eau ? Dans les haies vivent toute une série d’insectes et de micro-organismes. Or, les micro-organismes conservent l’eau. Pour la conserver, on a aussi besoin de davantage de zones humides. Le marais de Vesles-et-Caumont dans l’Aisne avec ses 3 000 hectares de tourbières alcaline en est un bel exemple. La zone humide fonctionne comme une éponge. Elle filtre, conserve et restitue l’eau à chaque fois qu’il y en a moins. Les vallées alluviales de la Scarpe et de l’Escaut, le littoral et ses marais de l’estuaire de la Canche à celui de la Somme, sont les premières zones humides répertoriées comme d’importance majeure au niveau national dès 1994. Elles sont pourtant en régression dans notre région. Il y a donc urgence à les faire revenir.

Au moins 25 % des exploitations engagées dans la transition écologique d’ici 2025

Autre facette qu’il faut à tout prix développer : l’agroécologie. Derrière ce terme, il y a toute une conception de l’agriculture. Plus sobre, plus respectueuse de l’environnement. Cette nouvelle manière de produire passe par un changement de pratiques. Autrement dit, par une nouvelle manière de cultiver, en utilisant moins d’intrants, mais aussi des variétés et cultures moins consommatrices d’eau. Ce n’est pas un vœu pieu, cela existe déjà. À Aniche, un couple a transformé un ancien stade de 1,8 hectare en cultures. Au programme : maraîchage, fleurs coupées et fruits de la forêt comestibles. À Douchy, c’est toute une ferme urbaine qui a été recrée. 70 % de la production maraîchère de la ferme est vendue aux habitants. Ces exemples ne sont pas isolées, la Région Hauts-de-France, la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) et la Chambre d’agriculture ont mis au point un plan agroécologie en 2020 sur cinq ans. Leur but : qu’au moins 25 % des exploitations agricoles de la Région soient engagées dans la transition écologique d’ici 2025.

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Hauts-de-France