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Côté urbain :

Végétaliser la ville, la solution pour lutter contre le manque d’eau

par Virginie Menvielle
Publié le 7 avril 2023 à 16:00 Mise à jour le 11 avril 2023

Pour permettre à nos nappes de se remplir et avoir accès à une eau de meilleure qualité, il faut pouvoir partout rendre l’eau de pluie à la terre, même en ville. Certaines associations travaillent sur le sujet depuis plus de vingt ans.

Quand on vit en ville, on est habitué à voir des trombes d’eau s’abattre sur nous et à rouler sur des routes sèches ou presque. Sauf que cette surreprésentation du béton a une conséquence désastreuse sur la teneur en eau de nos sols. Il faut arrêter avec les sols en bitume et les grilles avaloirs qui récupèrent l’eau de pluie et la concentrent dans des tuyaux au lieu de la laisser entrer dans nos sols. Mais que fait-on ? On se retrouve avec des chaussées en terre comme autrefois ? Non, on utilise d’autres matériaux et on construit autrement. On crée des bouches d’injection, des toitures végétalisées, des pavés drainants en béton. On utilise un enrobé poreux avec des billes d’argile en dessous. C’est possible. À Douai, l’Adopta (association pour une gestion intégrée et durables des eaux pluviales) travaille depuis vingt ans sur le sujet. Elle propose un espace showroom présentant toutes ces nouvelles techniques de construction.

Une cité jardin d’exception à Dourges

« Il ne s’agit pas de créer des écoquartiers partout. Mais quand on refait une place, placette, voirie, plutôt que de mettre des bordures partout et de guider l’eau jusqu’aux grilles où elle va se mélanger à de l’eau d’usage pour être ensuite rejetées ensemble en milieu naturel, on peut conduire l’eau dans les espaces végétaux », souligne Isabelle Matykowski, de l’Agence de l’eau. Dans l’idéal, c’est de pouvoir guider l’eau pour lui permettre d’être réceptionnée dans un milieu végétalisé ou enherbé. Encore une fois c’est possible, la cité Bruno à Dourges en est le parfait exemple. Cette « cité jardin » construite au début du XXIe siècle a été entièrement repensée. Dès 2012, cette cité inscrite au patrimoine mondiale de l’Unesco a été transformée. Au programme : circulation douce, cheminements piétons, introduction de la « nature en ville », traitement alternatif et plus écologique des eaux de pluie.

Un éco-campus à l’école des Mines

La végétalisation de la ville, on la retrouve même dans des établissements scolaires. Ainsi, un travail de désimperméabilisation/végétalisation a été mis en place au lycée Boucher-de-Perthes à Abbeville. Un éco-campus a été mis en place à l’IMT (école des Mines) à Douai. Un véritable parcours de l’eau est mis en place dans ce projet : « Depuis la collecte des eaux de pluie jusqu’à son infiltration dans le réseau de noues, le parcours visible de l’eau en surface sera l’occasion d’agrémenter l’espace public et de créer des espaces biodiversité propices au développement de la faune et la flore des milieux humides », précise l’agence Urbania chargée du projet. Derrière ce gros chantier, un vrai objectif : « L’éco-campus de l’IMT Nord Europe sera donc un morceau du réseau écologique de la ville de Douai. »

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Hauts-de-France