Sur le Parti des fusillés

Ce que M.Riolo devrait savoir

par PIERRE GAUYAT
Publié le 25 juin 2019 à 16:45

Une polémique récente a opposé le journaliste sportif Daniel Riolo au candidat du PCF aux élections européennes, Ian Brossat, quant au rôle du Parti communiste pendant la guerre. Riolo affirmait que le Parti communiste, je cite, « c’est la collaboration avec les nazis. » clandestinement en 1943, Les Amants d’Avignon.

Ce texte, accompagné de trois autres nouvelles, évoquant toutes des épisodes de la Résistance, constitue le recueil Le premier accroc coûte 200 francs qui vaudra à son auteur un prix Goncourt 1945 parfaitement mérité. Cette formule est reprise, à la grande surprise d’Elsa Triolet, sur une affiche communiste en 1945 ainsi que sur la carte du Parti de la même année.

Une formule d’Elsa Triolet

Le nombre de 75 000 communistes fusillés pendant la guerre, cité par Ian Brossat, est attribué à Maurice Thorez qui se trouvait encore à Moscou à l’automne 1944 lorsqu’il l’évoque. Mais dans l’édition de Fils du Peuple de 1954, Thorez parle du« Parti des fusillés », sans plus de précision. Si le nombre des victimes d’exécution par les nazis en France s’élève à environ 20 000, on estime généralement que plus de 5000 sont des communistes et qu’ils constituent plus de 35 % des condamnés à mort et 80% des otages fusillés. Pour s’en convaincre, Daniel Riolo devrait peut-être aller visiter les fossés de la citadelle d’Arras où 220 plaques rendent hommage aux patriotes exécutés là entre 1941 et 1944.

Un grand nombre de ces plaques portent la double mention FTPF et PCF qui indique l’appartenance du supplicié au Parti communiste français et au mouvement de résistance armée qu’il a initié dès 1941, les Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF).

L’impôt du sang

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les communistes français ont payé un lourd impôt du sang. Dès octobre 1941, 27 communistes sont exécutés à Châteaubriant en représailles à un attentat visant un officier allemand, dont le jeune Guy Môquet, militant des Jeunesses communistes, âgé de 17 ans.

On pense encore aux 23 combattants du groupe Manouchian, du nom de leur intrépide chef, Missak Manouchian, communiste arménien à la tête d’un groupe de FTP-MOI (pour Main-d’œuvre immigrée) qui portait des coups à la machine de guerre allemande, condamnés à mort par une cour martiale allemande en février 1944. Sans parler des milliers d’autres qui ont laissé leur vie dans les maquis, sous la torture ou en déportation.

Les communistes n’étaient pas les seuls résistants et ne l’ont jamais prétendu. En revanche, ils étaient à l’avant-garde de la résistance armée sur le sol national, et ils l’ont payé au prix fort. C’est en souvenir de l’engagement de ses militants qu’il reste encore de nos jours le « Parti des fusillés », n’en déplaise à certains qui feraient mieux de parler de ce qu’ils connaissent, le football ou le patin à glace, et laisser les leçons de l’Histoire à ceux qui maîtrisent ces questions.

Dès octobre 1941, 27 communistes sont exécutés à Châteaubriant en représailles à un attentat visant un officier allemand, dont le jeune Guy Môquet, militant des Jeunesses communistes, âgé de 17 ans. On pense encore aux 23 combattants du groupe Manouchian, du nom de leur intrépide chef, Missak Manouchian, communiste arménien à la tête d’un groupe de FTP-MOI (pour Main-d’œuvre immigrée) qui portait des coups à la machine de guerre allemande, condamnés à mort par une cour martiale allemande en février 1944. Sans parler des milliers d’autres qui ont laissé leur vie dans les maquis, sous la torture ou en déportation.

Les communistes n’étaient pas les seuls résistants et ne l’ont jamais prétendu. En revanche, ils étaient à l’avant-garde de la résistance armée sur le sol national, et ils l’ont payé au prix fort. C’est en souvenir de l’engagement de ses militants qu’il reste encore de nos jours le « Parti des fusillés », n’en déplaise à certains qui feraient mieux de parler de ce qu’ils connaissent, le football ou le patin à glace, et laisser les leçons de l’Histoire à ceux qui maîtrisent ces questions.