Violenter les femmes n’est pas un droit de l’homme !

par Lydie LYMER
Publié le 24 février 2022 à 18:54

On ne naît pas forcément femme, mais on en meurt : déjà huit féminicides depuis début janvier. Outre les violences physiques, trop de femmes endurent au quotidien des remarques suggestives, des agressions verbales, des attouchements sexuels, du pelotage, des baisers forcés ou toutes formes de harcèlement dans l’espace public. Une étude a récemment démontré que les violences sexuelles augmentent les maladies cardio-vasculaires, qui tuent elles-mêmes une femme sur trois chaque année. L’enquête VIRAGE (Violences et rapports de genre) menée en 2016 par l’Institut national d’études démographiques (Ined) révélait que 14,5 % des femmes sont concernées par des violences sexistes ou sexuelles au cours de leur vie. Seules 12 % des victimes portent plainte. Les chiffres sont sous-estimés. Les personnes sans domicile fixe, réfugiées, marginalisées, vivant en foyer ou en prison n’ont pas été interrogées. Pour elles, c’est la « double peine ». Ce hashtag lancé en septembre dernier sur les réseaux sociaux a suscité un afflux de témoignages de victimes qui auraient été mal accueillies par les forces de l’ordre ou qui n’auraient pas été entendues. Si elles sont sous l’emprise de drogue ou d’alcool, les femmes sont des proies plus vulnérables qui seraient en outre moins crédibles. Selon le collectif Nous Toutes, 66 % des victimes de viol ou de tentative de viol font état d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre quand elles ont voulu porter plainte. Un fonctionnaire de police a encore récemment tenu des propos inadmissibles, insultant une victime s’étant présentée au commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris pour « agression sexuelle en état d’ivresse ». Même si cet agent a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire en attendant le rapport de l’IGPN, le débat est relancé. À quand une réelle volonté politique de donner les moyens au système judiciaire pour prendre en charge correctement les victimes de violences ? Parce que y’en a ras le viol !