Macron le destructeur

Publié le 14 mai 2021 à 12:48

Alors que nous ne sommes pas vraiment sortis de la crise sanitaire, Macron, lui, est déjà entré en campagne. Il ne propose rien, mais il casse tout. L’écologie devait faire partie des grands chantiers du quinquennat. Enfin, ça c’est ce qu’il disait. C’est fou, ce que Macron aura dit comme choses et aura fait le contraire depuis quatre ans en matière d’écologie, mais aussi de démocratie sociale, de sauvegarde de l’État providence, de lois sociétales enlisées sur le cannabis et la PMA, des lois qui devaient au moins donner le change à son électorat bourgeois progressiste et montrer qu’il était moderne, tellement moderne. Pour l’écologie, il vient d’annoncer qu’il n’y aurait pas de referendum, et que ce n’est même pas à cause de lui, mais à cause de la droite du Sénat. Principe numéro un de Macron et des siens : ils font toujours tout bien et si ça ne marche pas, ce n’est jamais de leur faute. Demandez à Blanquer, victime des services secrets russes dès qu’il met en place des cours en distanciel. En revanche, c’est fou aussi ce que Macron aura fait ce qu’il avait dit qu’il ne ferait pas. Pour aller vite, faire du Marine Le Pen sans Marine Le Pen. Primo, reprise à son compte de la croisade contre l’islamogauchisme, concept bien flou, fourre-tout, qui semble répondre symétriquement à celui d’islamophobie. Séparer la France en deux camps entre islamogauchistes et islamophobes, c’est tout de même plus simple que de se poser le problème des inégalités sociales qui s’aggravent chaque jour avec la pandémie ou d’essayer d’anticiper les catastrophes climatiques à venir et dont les dégâts feront de la période Covid le souvenir d’une époque heureuse. Secundo, instrumentalisation de l’insécurité, comme à chaque approche de présidentielle. Ce n’est pas une nouveauté, à vrai dire. Dehors la question sociale, oubliée la réforme de l’assurance chômage qui vient d’être votée et se montre particulièrement dure pour les Français privés d’emploi. C’est pour cela qu’une candidature communiste, seule à reprendre à son compte la question sociale, est une bonne nouvelle. Tertio, la destruction de la droite classique à travers diverses manœuvres orchestrées au plus haut niveau pour réduire LR à la portion congrue. La dernière manip, c’est lancer Dupond-Moretti dans les régionales en Hauts-de-France. « Emmanuel Macron est un calculateur froid, un destructeur. » Ce n’est pas de moi... mais de Xavier Bertrand. Il ne faudrait surtout pas que quelque chose ou quelqu’un vienne empêcher le face à face entre le président sortant et Marine Le Pen. Macron aime bien les paris. Il a en déjà pris un fin janvier en refusant le reconfinement, ce qui fait de nous, malgré une apparence de décrue, les plus mauvais élèves de la classe Europe. Vaincre Marine Le Pen est aussi un pari. Bien plus dangereux qu’en 2017. Et chacun sent, cette fois-ci, qu’il pourrait aussi bien le gagner que le perdre, c’est-à-dire connaître une victoire à la Pyrrhus ou une défaite honteuse qui le renverra travailler dans la banque d’affaires d’où on l’avait sorti.