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Le bon titre incitatif

par Philippe Allienne
Publié le 25 février 2022 à 14:20

D’abord, attention à la titraille. Quand nous choisissons de nommer notre article sur le travail parlementaire de Fabien Roussel « Un fantôme bien vivant », il ne faut surtout pas lire « Un fantôme bon vivant ». L’épisode « viande, vin rouge et fromage » fait partie d’un autre buzz créé à l’encontre du candidat communiste et qui, n’en doutons pas, demeurera durablement dans quelques crânes. Notre titre fait bien référence à celui de Mediapart : « À l’Assemblée : un assistant parlementaire fantôme nommé Fabien Roussel. » Voilà qui claque et interpelle. Voilà ce que l’on appelle un titre « incitatif », fait pour chatouiller la curiosité du lecteur et à lui offrir un peu de sel dans une campagne bien peu passionnante aux dires des médias « dominants » qui, pourtant, en font leurs choux gras. Rien de tel que de semer le doute. La méthode marche pour (ou plutôt contre) n’importe qui. Le titre de Mediapart interpelle à l’instant où le candidat porté par le PCF obtient ses 500 parrainages (près de 600 aujourd’hui) et atteint la barre des 5 % d’intentions de vote. Nous savons aussi que ses interventions dans les médias surprennent en bien, même ses adversaires. Son calme soigne de nombreuses agressivités, son positionnement désarçonne celles et ceux qui avaient oublié le sens d’une gauche populaire, c’est-à-dire au plus près des préoccupations du peuple alors que d’autres se perdent dans des débats souvent peu compréhensibles mais qui prêtent sans compter à polémique. Cela posé, on peut donc croire que le discours de Fabien Roussel gêne car, en plus, il sait dire les choses clairement. Peut-être est-ce un élément de réponse à l’article de Mediapart. Peut-être aussi faut-il y voir un coup bas porté par un ou des esprits chagrins qui auraient des raisons personnelles de jouer les chevaliers blancs. En politique, nul ne l’ignore, on ne se fait pas que des amis. D’ici la fin de la campagne, nous pouvons nous attendre à d’autres surprises à propos d’autres candidats. Après tout, le métier de journaliste consiste à chercher, à éclairer, à dire la vérité, à porter la plume dans la plaie. Nous attendons alors les prochains dossiers qui sortiront sur le travail des multiples assistants parlementaires et autres travailleurs de l’ombre dont le rôle ne consiste pas à briller, à signer des rapports, mais à préparer des dossiers qui serviront à élaborer les textes et les interventions des élus au service desquels ils sont. Nous tentons, dans ce numéro, d’apporter quelques éléments de réponse.