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Quelle connerie la guerre ! 

par Philippe Allienne
Publié le 3 mars 2022 à 21:17

Nous ne pouvons que donner raison au poète Jacques Prévert. Pourtant, combien de conflits armés, combien de guerres depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 ? Environ 200 dans le monde. Dont une soixantaine toujours en cours ou pas tout à fait éteints. Combien de morts, de victimes innocentes ? Nous sommes solidaires du peuple ukrainien parce que la guerre est une connerie. Vladimir Poutine n’aurait pas dû. Mais cet homme fait peur. Il fait peur aux Ukrainiens, il fait peur au peuple russe, il fait peur à ses oligarques, il fait peut à l’Europe et à l’Occident. La peur, cela ne présage rien de bon. Il a agité l’arme nucléaire. Les occidentaux l’ont fait aussi, à l’instar du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Le nom de Tchernobyl, et ce que cela peut entendre, est venu dans les échos. Après avoir laissé entendre qu’il n’envahirait pas l’Ukraine, Poutine l’a fait quand même. Dans quel but ? Prendre finalement le contrôle du Donbass et utiliser la prise de Kiev comme un leurre ? Qui est en état de répondre, ce 3 mars, à l’heure où ces lignes sont écrites ? Ce qui n’est pas un leurre, ce sont les bombardements incessants, c’est la prise de Kherson, c’est le désarroi des habitants. Ce sont les réactions incontrôlées, en perte de sang-froid, comme celle du ministre français Bruno Le Maire, sur la radio publique. Quel épisode avons-nous manqué à ce moment où l’Histoire bascule et où l’on parle Europe de la défense ? La guerre qui vient d’être déclenchée et qui ne s’arrêtera pas demain matin ne date pas d’hier, avec l’entrée des chars russes en Ukraine. Les populations civiles locales le savent depuis 2014. Nos gouvernements aussi. Il est désormais difficile de dire si l’application des accords de Minsk par les uns et les autres (Kiev et Moscou) aurait permis de mettre fin au conflit dans le Donbass. Dès lors que le Parlement russe a voté une reconnaissance de l’indépendance de deux Républiques autoproclamées de cette région, la chose était pliée. Le gouvernement ukrainien a refusé de mettre en œuvre le statut spécial du Donbass tandis que les États-Unis ne se gênaient pas pour jeter de l’huile sur le feu. Dont acte. On voit les conséquences. La guerre est une connerie. Mais que faire maintenant que nous vivons la crise la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Les sanctions économiques sont une chose, la livraison d’armes en est une autre. Et personne n’est dans la tête de Poutine.