Rien à signaler sur la planète finance

par ERIC BOCQUET
Publié le 25 janvier 2019 à 10:42

La Commission des Finances du Sénat recevait en audition la semaine dernière un certain FVDG. Cet acronyme ne vous dit sans doute pas grand-chose, et pourtant, fidèles lecteurs, son cas a déjà été évoqué ici-même en 2015.

Il s’agit de monsieur François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France par la volonté du président de la République de l’époque, un certain François Hollande, grand pourfendeur de son adversaire absolu, à savoir le « monde de la finance ». FVDG, avant de devenir gouverneur de la BdF, fut pendant de très nombreuses années directeur délégué général de la BNP Paribas, première banque d’Europe.

Ces auditions sont l’occasion de faire un tour d’horizon de l’état de santé général du monde de la finance. Nous sommes, vous le savez, à plus de dix années après la crise financière et économique de 2008, qui fut la conséquence des excès d’une finance dérégulée, déconnectée de l’économie réelle pour une trop grande part.

Les propos du gouverneur se voulaient rassurants, des mesures ont été prises qui devraient nous prémunir d’une nouvelle crise. FVDG nous dit qu’il ne peut pas garantir qu’il ne s’en produira pas une, on peut le comprendre… Et pour cause.

Nouvelle crise financière ?

Nombreux sont les économistes qui s’inquiètent de la survenue prochaine d’une nouvelle crise financière. Certains témoins lumineux clignotent avec insistance. En 2017, l’endettement mondial a ainsi atteint le record de 184 000 milliards de dollars, un niveau 40% plus élevé qu’avant la crise de 2008.

Les banques sont toujours plus « géantes ». 29 banques dans le monde sont systémiques, c’est-à-dire que la chute de l’une d’entre elles entraînerait l’écroulement de tout le système financier mondial ; elles étaient 27 il y a cinq ans. La finance crée toujours de « nouveaux produits » et développe ses activités de façon artificielle. 5 000 milliards de dollars s’échangent chaque jour sur le marché des changes, quatre journées devraient suffire à couvrir les besoins de tout le commerce mondial pour une année entière… !

Enfin, la « banque de l’ombre », un monde parallèle qui pèse 99 000 milliards de dollars, deux fois plus qu’en 2007. Evidemment, si FVDG tenait des propos inquiétants, anxiogènes, cela pourrait émouvoir les marchés financiers et entrainer une nouvelle crise. On danse sur un volcan, alors RAS sur la planète finance ?