Après la mascarade du Ségur de la santé, les « assises de la psychiatrie »

par Lydie LYMER
Publié le 1er octobre 2021 à 12:07

Chaque année, plus de 2 millions de patients sont pris en charge en psychiatrie. La crise sanitaire a affecté profondément la santé mentale des Français. Les recours aux urgences psychiatriques ont augmenté de 40 % en 2020, les jeunes sont en détresse psychologique, 13 % de la population présente des signes anxio-dépressifs. 1 000 lits manquent pour répondre aux besoins. Emmanuel Macron avait promis des « assises de la psychiatrie » alors que dès juillet 2020, la réforme du financement de la psychiatrie était déjà « en marche ». La dotation annuelle est transférée aux agences régionales de santé (ARS). Le comité régional de concertation composé du directeur de l’ARS, de représentants des usagers et des fédérations hospitalières, fixe l’enveloppe régionale de contractualisation et ses modalités d’application entre établissements privés et publics. Les syndicats ont calculé une perte programmée de 30 % sur un budget de 8 milliards d’euros. À l’hôpital de Bailleul, le ratio d’un soignant pour cinq patients ne permet pas de garantir la sécurité des personnels, ni la qualité des soins. Un psychiatre sur deux est parti en cinq ans, 70 lits devraient être transférés sur Armentières pour « mutualiser » les moyens. Si la crise sanitaire a augmenté les besoins, elle n’a pas suscité de vocations. Les personnels des équipes mobiles sont concentrés sur l’hôpital, augmentant les délais de prise en charge en centre médico-psychologique (CMP). Les patients sont triés, orientés vers les cliniques privées ou les psychologues, à qui seront confié un nombre prédéfini de consultations prises en charge par l’assurance maladie. 30 euros : le tarif fixé pour 45 minutes d’empathie. Le chef de l’État a conclu ces assises par la création de 800 postes en CMP. Un petit pansement sur l’hémorragie.