Un an après le Ségur de la santé, Emmanuel Macron chausse les crampons pour remettre une claque aux soignants. Il jouait étonnamment en défense, alors qu’il nous a habitués à attaquer violemment les services publics en général, et la Sécurité sociale en particulier. 6-1. C’est le score final du match caritatif organisé contre une équipe de soignants du centre hospitalier intercommunal de Poissy/Saint-Germain-en-Laye. Cet acte de bienfaisance a permis de lever 50 000 euros destinés à l’hôpital français de Kaboul. On assiste une fois de plus à un Hôpitalthon gouvernemental pour faire appel aux dons alors que l’hôpital devrait être financé par des fonds publics. Aux côtés d’anciennes gloires du ballon rond, le président des riches a tenu à mouiller le maillot. Un maillot promouvant ses sponsors : Afer (association française d’épargne et de retraite) et Klesia, groupe proposant notamment des retraites complémentaires. Alors que la Cour des comptes préconise une réforme urgente des retraites dont les dépenses représentent 14,7 % du PIB, le chef de l’État offre le spectacle pathétique d’un panneau publicitaire pour les organismes privés courant après un ballon pour envoyer des pièces jaunes en Afghanistan. Une troisième mi-temps fastueuse a été organisée à l’Élysée, selon des vidéos ayant fugitivement fuité sur la page Instagram du Variétés Club de France qui célébrait sa victoire, avant d’être interceptées par la censure. Alors que les autorités sanitaires s’apprêtent à lancer une nouvelle campagne de sensibilisation face au relâchement des gestes barrière, l’image du chef de l’État dansant au bal pas masqué colle mal à la nécessaire distanciation sociale qu’il impose. Et on peut se demander si les recettes de ce gala ont suffi à couvrir les dépenses de cette petite soirée.
La chronique santé du Dr Lydie Lymer À plus, dans l’bus !
