Ehpad connectés : en selle !

par Lydie LYMER
Publié le 26 avril 2022 à 18:45

Depuis le 1er juin 2019, le domaine des Edelweiss, à Neuville-Saint-Rémy, expérimente les changes connectés pour ses résidents incontinents. Cette innovation améliorerait leur confort et les conditions de travail du personnel. Les smartphones des soignants reçoivent des informations concernant l’état de saturation des changes, équipés de capteurs d’humidité et d’un boîtier connecté au réseau wifi. Un gain de temps pour les soignants. Ça tombe bien : on en manque ! Mais un pensionnaire voit-il un soignant si son change est sec ? S’il est sec, c’est peut-être parce que le patient n’urine pas, parce qu’il est déshydraté ? Est-il capable de boire seul ? Un changement de position est recommandé toutes les trois heures pour éviter les escarres. D’expérience personnelle, mobiliser un patient s’accompagne de la détection olfactive d’un change saturé. Les personnes âgées restent-elles dans la même position tant que le smartphone n’a pas reçu un signal d’alerte ? Ces changes, 25 % plus chers que des changes classiques, sans compter l’application mobile et la connexion wifi, s’adressent aux personnes grabataires. Mais des entreprises ont vu dans les excréments une mine d’informations inexploitées reflétant l’état de santé. Des toilettes intelligentes permettent d’évacuer et d’analyser ses déchets au même endroit. Un marché de plusieurs milliards, soutenu par l’ARS des Hauts-de-France pour « des grands projets de rénovation, de modernisation et de transformation vers l’Ehpad de demain ». Et on n’arrête pas le progrès ! Une fonction développée par Toto, fabricant japonais, détecte des pathologies et donne des conseils alimentaires selon l’analyse des selles. Le siège « TrueLoo® », développé par Toi Labs, télétransmet le poids, la température, la composition et le volume des urines. Ces toilettes connectées sont équipées d’une caméra dédiée non pas à la reconnaissance faciale, mais de l’anoderme. On passe de l’ère digitale à l’ère anale. Mais vu l’odeur ambiante, n’y sommes-nous pas déjà ?