Il faut déconfiner les sciences !

par Lydie LYMER
Publié le 29 décembre 2021 à 16:47

La recherche est torpillée depuis des années. En 2007, la loi « liberté et responsabilité des universités » de Valérie Pécresse a généré des difficultés financières majeures pour les organismes de recherche publics. L’activité des enseignants-chercheurs se partage entre l’enseignement et la recherche. La modification de leur processus de gestion a contraint les universités à sacrifier certaines missions, à geler les recrutements, supprimer des postes, et diminuer les budgets dédiés à la recherche. Par effet de dominos, la charge de travail des enseignants-chercheurs s’accroît, amputant leur temps consacré à la recherche fondamentale. Deux modes de financement existent : les budgets publics alloués aux laboratoires, en chute libre depuis 30 ans, et les crédits conditionnés aux appels à projets. La crise sanitaire a révélé le manque cruel de postes pérennes de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens alors que la stabilité des équipes garantit le succès des projets de recherche. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) adoptée en décembre 2020 porte le financement public de la recherche de 2,2 % à 3 % du PIB. Cette mesure est largement insuffisante alors que les projets de recherche ancrés sur notre territoire et tournés vers l’innovation sont essentiels pour le développement économique et social du pays. La LPPR pérennise le financement par appels à projets, favorise les contrats précaires et les CDD. Un chercheur passe plus d’un quart de son temps à chercher des budgets au lieu de chercher sa science. Le gouvernement maltraite la recherche française. Combien de brillants chercheurs ont investi de temps personnel et d’énergie pour trouver des financements, sans compter les découvertes qu’ils auraient pu faire s’ils avaient eu les moyens et un emploi stable ? La recherche est un levier crucial dans un monde où le climat est en mutation et où notre société doit faire face à de nouveaux défis. Nous devons innover pour nous adapter. « Quoi qu’il en coûte. »