la chronique d'André Ciccodicola

Trois experts en cachotterie à l’œuvre au Venezuela

par ANDRE CICCODICOLA
Publié le 22 mars 2019 à 15:17 Mise à jour le 5 avril 2019

Le président américain Donald Trump a réitéré mardi dernier que « toutes les options  », y compris militaires, étaient examinées pour provoquer la chute du président élu du Venezuela, Nicolas Maduro et imposer son poulain Juan Guaido. Une parole experte, quand on se souvient du rôle joué par les Etats-Unis lors du coup d’état conduit parle général chilien Pinochet en septembre 1973 contre le gouvernement socialiste et populaire de Salvadore Allende. Comme 3200 chiliens, ce dernier perdra la vie lors de ces événements tragiques où près de 38 000 personnes seront torturées.Ce coup d’état fasciste eut été impossible sans les manœuvres de la CIA du président Nixon et sans son soutien financier. Comme en témoignent les archives déclassifiées de la CIA, en juillet 1973 soit deux mois avant le putsch, la fédération patronale des camionneurs, financée à hauteur de 2 millions de dollars par les services secrets américains, déclara une grève illimitée.

"LE CHILI S’EST RETROUVÉ EN ÉTAT DE CARENCE ABSOLUE... DONALD TRUMP DÉVELOPPE AU GRAND JOUR UNE TACTIQUE IDENTIQUE."

Cette grève empêcha la circulation et la livraison des produits alimentaires et de premières nécessités à Trois experts en cachotterie à l’œuvre au Venezuela ‘la population chilienne. Dans le même temps, Nixon faisait bloquer les avoirs et les biens chiliens aux Etats-Unis ainsi que les exportations du pays.Le Chili s’est retrouvé en état de carence absolue. «  Quoi de plus facile ensuite de proclamer que "Le socialisme, c’est la pénurie" ! » écrira justement Paul Quiles. Donald Trump développe au grand jour une tactique identique. Il a fait bloquer plus de 10 milliards de dollars d’avoirs pétroliers vénézuéliens laissant le gouvernement de Caracas sans ressources. Par ailleurs, il appelle les militaires du pays à faire sécession et à rallier Juan Guaido président auto pro-clamé.

Dans le même temps, la principale centrale électrique vénézuélienne tombe subitement en panne, aboutissant à une paralysie énergétique partielle du pays. De manière plus discrète, son principal conseiller, John Bolton, travaille avec le concours de Guaido à une reprise en main par les capitalistes du pétrole nationalisé par Hugo Chavez et dont les Etats-Unis dépendent pour partie.

Selon le quotidien suisse Le Temps, une fois Maduro éliminé, les compagnies américaines Exxon Mobil et Chevron devrai entreprendre directement les installations pétrolières du Venezuela et assurer l’approvisionnement des raffineries américaines. Total pour la France, les Anglais de BP et les Espagnols de Repsol sont également impliqués dans cette réflexion. « D’où la coopération immédiate du président Emmanuel Macron et des premiers ministres Theresa May et Pedro Sanchez » précise le journal de Genève. Sans vous en livrer les raisons,ces trois experts en cachotterie ont en effet déclaré soutenir l’homme de paille de Trump contre le président vénézuélien élu.