La richesse de ceux qui n’en ont pas...

par ANDRE CICCODICOLA
Publié le 27 août 2021 à 10:43

Dans quelques jours, le chapitre des vacances va se fermer pour laisser la place à celui de la rentrée scolaire. L’éducation est le capital de celles et ceux qui n’en ont pas. Une bonne culture, une bonne formation émancipent. Elles sont d’indispensables outils pour l’avenir. Mais l’école permet-elle encore à chacun de les acquérir ? Il faut regretter que l’ambition d’une école émancipatrice ait déserté depuis des lustres l’Élysée et les palais ministériels. En l’absence d’un tel dessein et de moyens conséquents accordés au monde de l’éducation, l’école ne remplit pas ce rôle ni celui de correcteur des inégalités. Elle tend même à les reproduire. Elle n’existe plus comme ascenseur pour le plus grand nombre. Chaque année, plus de 150 000 jeunes quittent l’école sans diplôme ni formation. Ce triste constat est devenu une banalité. Deux années scolaires placées sous le joug de la pandémie ont aggravé les choses. La situation sociale des familles, leur disponibilité ou non pour accompagner leurs enfants hors les murs de l’école, dans le cadre du programme scolaire, ont eu des effets redoutables. De nombreux jeunes ont littéralement décroché au cours des mois écoulés, ce qui a aggravé la fracture éducative.

« Plan Marshall de l’éducation »

Cet état de fait appelle un sursaut national. L’État doit prendre les mesures exceptionnelles, développer un véritable « plan Marshall » pour permettre à chaque jeune de combler les écarts dus à l’épisode Covid. Dans le même temps, il doit revoir le système actuel, qui est déficient. Il devient urgent de lui substituer une école ayant pour but absolu d’assurer la réussite de chacun, quelles que soient leurs conditions sociales d’existence. L’éducation doit concourir à l’autonomie intellectuelle des jeunes en les rendant plus libres de leurs choix, mieux armés pour aborder un monde guidé par l’argent et où règne une âpre concurrence. Si rien d’efficace n’est fait à court terme, nous en paierons socialement et économiquement le prix fort. Pour éviter coûte que coûte ce scénario, il reviendra aux citoyens de porter aux plus hautes responsabilités nationales des femmes et des hommes qui auront pour mission de faire de notre jeunesse la mieux cultivée et la mieux formée du siècle. C’est l’intérêt de chaque jeune et c’est celui de notre pays face aux défis à venir.