1. Pascal Praud
CNews est une chaîne d’info en continu aussi toxique qu’une injection de détergent ou un traitement à la chloroquine. Cette chaîne a la même bêtise droitière que sa grande soeur américaine, Fox News, qui sert de chambre d’écho à Trump. CNews a, outre Zemmour, un présentateur vedette qui est au journalisme ce que Marc Dutroux est à la protection de l’enfance. Il s’appelle Pascal Praud et il fait chaque jour un talk show où la fine fleur des éditorialistes les plus réacs de France ont table ouverte. Pour eux, les profs sont des grosses feignasses, il fallait rouvrir les écoles, toutes les écoles, très vite et, d’abord les caissières bossaient, elles, alors pourquoi pas les enseignants ? Sans se rendre compte ce que la comparaison supposait de mépris de classe, et pour les profs, et pour les caissières. Mais bon, Pascal Praud a voulu faire pluraliste. Il fallait quand même des profs en visioconférence sur le plateau, mais si possible des profs qui soient d’accord avec Praud.
Alors il faut imaginer Praud qui demande à une stagiaire sous-payée : - Eh, cocotte ! Tu connaîtrais pas un syndicat enseignant de droite ? Y’en a bien un chez ces salauds de gauchistes.
- Oui, Pascal, le SNALC (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), je crois. Manque de pot pour Praud, dans syndicat de droite, il y a quand même syndicat. Et le président, Jean-Rémi Girard, que je ne connaissais pas, est sur une ligne très dure dans le refus de la réouverture des écoles.Alors de droite ou pas de droite, honnêtement, c’est un petit plaisir qui ne se boude pas quand on voit le type attaquer frontalement Pascal Praud qui a le regard égaré du mec apprenant que le Medef vient de demander l’appropriation collective des moyens de production ou que sa femme le trompe avec un Noir.
2. Agnès Pannier-Runnacher
Ils sont bêtes, en fait, ils sont d’une incroyable bêtise. Ils sont incapables de penser. Ils sont des hommes-machines avec deux ou trois réflexes conditionnés. Ils sont des idéologues stupides tout entiers voués au libéralisme qui n’est jamais qu’une magie noire. Non, mais sans rire, qui, avec un minimum de rationalité, peut croire à des trucs aussi harrypotteriens que « la main invisible du marché » ou « l’harmonie spontanée des égoïsmes » ? Cette bêtise abyssale est aussi une question de génération, je crois. Quitte à passer pour un vieux con, chez les macronistes, plus ils sont jeunes, plus ils sont bêtes. Macron le premier. Mais dans le peloton de tête, je vous préente, la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher. Belles études, bonne famille et complètement abrutie, la pauvre fille.Elle en est à son troisième but (le coup du chapeau) alors que la première mi-temps du match Humanité-Covid n’est pas terminée. Elle joue dans l’équipe Covid mais elle n’est pas au courant, ce qui l’intéresse, c’est de marquer. Un genre de Papin en moins sympa pour ceux qui se souviennent. Résumons :
1er but : les Bourses s’effondrent pour cause de pandémie, Agnès te conseille de faire de bonnes affaires.
2ème but : les vautours du Medef qui vont finir par crever de leur court-termisme en provoquant une deuxième vague après le 11 mai, veulent qu’on travaille plus alors que les services de réa sont encore sous la vague. Agnès reprend mot pour mot Roux de Bézieux avant de se faire recadrer par Philippe parce que ça se voit trop. Entre-temps, on lui doit une passe décisive sur la commande de 8 500 respirateurs défectueux.
Et puis le 3ème but, le dernier, le plus beau : la loi du marché profitera à l’acheteur de masques. Le problème n’est pas sanitaire, il est économique. Ce n’est pas une histoire de gens qui essaient de sauver leur santé, c’est une affaire de « consommateurs ». Tu la sens, dis, la main invisible du marché que tout le monde a envie de te claquer sur le beignet, là, Agnès ?
