Quand les poètes voyagent (6)

Publié le 20 août 2021 à 12:09

L’été est la saison des voyages, réels ou imaginaires. Le Talon de fer vous propose une petite anthologie estivale grâce à des poètes d’hier et d’aujourd’hui, connus ou moins connus mais qui incitent tous à la rêverie. Cette semaine, Éric Poindron.

« Metz-aux-Lointains »

Humeurs d’automne et horaire d’oiseaux Écoute les derniers chants avant l’envol Tandis que la nuit tombe ou s’effiloche loin des montres folles Pas à petits pas Bribes de nuit & de concert D’automne à tâtons à célébrer l’hiver Confondre le jour et le violoncelle La nuit et la prière. Confondre souvent et en conscience sans se cacher derrière les nuages Notre désir de prière fantasque & funambule est impossible à assouvir Il faut toujours se méfier des voyages que l’on s’invente Ils peuvent nous laisser sur notre faim quand pour de vrai nous mettons les pieds dans le plat Prière de merle d’aurore et de bienveillance Le pardon c’est montrer à l’autre que l’on possède encore un peu d’imagination

Éric Poindron, Le fou et la licorne (Germes de Barbarie, 2020)

l Poète, éditeur, érudit fantasque, Éric Poindron est l’auteur de nombreux ouvrages dont les derniers sont Breughel, des secrets dans la neige (Invenit, 2020) et Le voyageur inachevé (Le Castor Astral). Il a reçu en 2019 le prix Nerval et le prix Roland-Topor.