Dans l’éventail des livrets thématiques (sans doute peu lus) accompagnant le programme de Marine Le Pen, il en est un consacré à « la lutte contre les fraudes » (un ministère serait même créé pour la mener !). Vingt pages au total de mesures visant à contrôler tous azimuts les Français (pas seulement les « étrangers »…), donc tricheurs potentiels, au premier rang desquels, bien sûr, les bénéficiaires de prestations sociales, y compris de remboursements Sécu. Et dans ces vingt pages… seulement huit toutes petites lignes pour évoquer « la lutte contre les paradis fiscaux dans l’Union européenne ». Et le mot « lutte » n’est vraiment pas celui qui convient, puisqu’il est simplement espéré que les États concernés (Chypre, Irlande, Malte, Pays-Bas, Luxembourg) « renoncent à leurs pratiques déloyales ». D’eux-mêmes, sans doute... Avec l’extrême droite, les vrais grands fraudeurs spécialistes de l’évasion et de l’optimisation fiscale peuvent dormir tranquille. Pour rappel, ces affaires coûtent, chaque année, à la France près de 90 milliards d’euros. Mais, chut... madame Le Pen a d’autres chats à fouetter.
À la bonne heure... Nouvel article N° 5982
