La liberté de la presse n’est pas négociable

par Philippe Allienne
Publié le 18 janvier 2019 à 14:40

L’acte 9 de la mobilisation des Gilets jaunes, le week-end du 12 janvier, a été marqué par une multiplication de violences contre les médias et contre les journalistes. Une douzaine d’agressions au moins ont été constatées sur l’ensemble du territoire entre le vendredi 11 et le dimanche 13 janvier.

L’acte 9 de la mobilisation des Gilets jaunes, le week-end du 12 janvier, a été marqué par une multiplication de violences contre les médias et contre les journalistes. Une douzaine d’agressions au moins ont été constatées sur l’ensemble du territoire entre le vendredi 11 et le dimanche 13 janvier.

A Valenciennes, des activistes ont empêché la distribution de la Voix du Nord et on tenté d’incendier la rédaction de l’agence locale. Des journalistes et leurs agents de protection pour certains ont été physiquement agressés à Paris et à Rouen. Une pigiste a été menacée de viol à Toulouse.

Ces violences sont commises alors que le mouvement des Gilets jaunes semble vouloir se pacifier en mettant en place son propre service d’ordre. Rien ne peut excuser de tels actes qui sont contradictoires avec ce que le mouvement des Gilets jaunes prétend défendre : la démocratie, l’égalité, la justice.

Ceux qui agissent ainsi veulent penser pour les citoyens en leur imposant une diète informative. Ils obéissent à une pensée fascisante. Certaines déclarations politiques les ont sans doute confortés dans leurs certitudes.

Dernièrement, les commentaires de cette ex-ministre, Noëlle Lenoir, qui renvoie les journalistes à leurs responsabilités, sont écœurants. Rien, absolument rien, ne doit interdire la critique des médias et du travail des journalistes. Ces derniers savent d’ailleurs, très souvent, se montrer autocritiques. Mais rien, absolument rien, ne doit autoriser que l’on s’attaque physiquement à des journalistes et à des entreprises de presse. On se souvient que la Voix du Nord avait, en 2015, pris une position très courageuse contre le Front national à Hénin-Beaumont et contre les déclarations violemment racistes de ses dirigeants. Dans cette ville du Pas-de-Calais, les élus d’extrême droite ne l’ont pas ménagée et ne ménagent toujours pas les journalistes de l’édition locale.

Aujourd’hui, comme par hasard, des manifestants qui revêtent le jaune fluorescent, s’en prennent à ce journal. Leurs complices en font autant dans de nombreuses villes de France. Voilà qui, ajouté à des déclarations de politiques de divers bords, ne sent pas bon du tout. Plus que jamais, il nous faut être très vigilants. Ceux qui s’en prennent ainsi à la liberté de la presse en veulent plus simplement à notre liberté, à notre démocratie, à notre république.

Mots clés :

journalisme presse