© Marc Dubois
Palestine

Pas de retour à la « normale » mais un engagement pour la paix !

par Léon DEFFONTAINES et Jeanne PÉCHON
Publié le 21 mai 2021 à 13:26

Ces derniers jours, la Palestine s’est de nouveau retrouvée au centre de l’actualité. Plus d’une semaine après l’attaque de la mosquée d’Al-Aqsa le bilan est lourd. En cause, la reprise en nombre des bombardements sur Gaza. L’escalade guerrière a fait plus de 200 morts et des milliers de blessés, des familles sans domicile et des dégâts matériels colossaux. En Palestine, en Israël et partout dans le monde ont émergé des initiatives de solidarité face à cette nouvelle flambée de violences et pour la liberté de la Palestine. Une partie des responsables politiques internationaux feignent de découvrir une situation qu’ils et elles laissent pourrir depuis des années en laissant le champ libre à l’extrême droite israélienne ou pire en la soutenant.

Justice et solidarité internationale

Le président français a appelé ses homologues palestinien, Mahmoud Abbas, et israélien, Benyamin Netanyahou, ces derniers jours apprend-on par voie de presse. Emmanuel Macron s’est publiquement contenté de communiquer que « la spirale de la violence doit cesser au Moyen-Orient », en appelant au calme et à la paix. Le ministre de l’Intérieur, lui, a été bien plus médiatique en faisant interdire des manifestations de solidarité à Paris. Ces appels « au calme », « à la désescalade » ne suffisent pas. La situation catastrophique dans laquelle se trouve la Palestine est loin d’être nouvelle. Les bombardements et attaques contre le peuple palestinien mis en exergue récemment ne sont que les conséquences de la politique colonisatrice et raciste d’Israël. Par conséquent, un simple appel au « statuquo » ou à un « retour à la normale » n’est pas suffisant. La seule voix de paix est celle de la justice et de la solidarité internationale envers les peuples en lutte contre leur oppression. C’est ce chemin que doit prendre la France pour s’honorer et pour agir concrètement pour la paix. Nous n’avons pas le temps de tergiverser, des sanctions doivent être prises à l’égard d’Israël. La voix d’une paix juste et durable en Palestine doit être portée sur la scène internationale. La France doit agir. Tout comme la mise au banc des nations de l’Afrique du Sud avait permis de mettre fin à l’apartheid, il faut sanctionner Israël tant qu’il continuera la colonisation et l’enfermement du peuple palestinien.

Agir ici et maintenant

C’est pour cette raison que, depuis une dizaine d’années maintenant, le Mouvement jeunes communistes de France et l’Union des étudiants communistes ont fait de la lutte pour les droits du peuple palestinien leur campagne internationale. « Agir ici et maintenant  », c’est le mot d’ordre de cette campagne. L’objectif : faire pression à tous les niveaux pour que la France prenne position sur la scène internationale et porte une voix de paix au Moyen-Orient. Depuis près de deux ans, le MJCF axe cette campagne pour la libération des prisonnières et prisonniers politiques palestiniens, notamment celle de Marwan Barghouti qui est un symbole : celui d’un peuple entier qu’on enferme pour empêcher son organisation politique, mais aussi celui de la lutte contre la colonisation. Le leader palestinien emprisonné depuis 2002 a été condamné à perpétuité cinq fois. Tout comme Mandela l’a été pour l’Afrique du Sud, Marwan Barghouti est une figure d’espoir. L’espoir qu’un jour les Palestiniens puissent vivre libres et unis dans leur pays. La libération de Marwan Barghouti est un préalable à un processus de paix entre la Palestine et Israël, à la constitution d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. En ce sens, depuis le début de l’année, le MJCF a lancé une pétition adressée au ministère des Affaires étrangères pour que la France agisse pour la libération de Marwan Barghouti. La pétition a recueilli des milliers de signatures, des jeunes, des élu·e·s et des personnalités politiques telles que Fabien Roussel, Céline Brulin, mais aussi des artistes tel Kaddour Hadadi le chanteur d’HK et les saltimbanques. Les atermoiements de la France n’ont que trop duré. Continuons de nous mobiliser, d’agir ici et maintenant : il y a urgence à porter une voix de paix !

Léon DEFFONTAINES (secrétaire général du MJCF) et Jeanne PÉCHON (secrétaire nationale de l’UEC)