Justice (1) Répression des Gilets jaunes : la police mais aussi la... justice.

Publié le 26 juin 2019 à 15:34

Depuis le début du mouvement, près de deux mille Gilets jaunes ont été condamnés par la justice et 40 % d’entre eux ont écopé de peines de prison ferme. Une sévérité inédite pour des prévenus au casier bien souvent vierge.

Qu’elle soit policière, judiciaire ou administrative, la répression qui touche le mouvement des Gilets jaunes est d’une ampleur inédite. Moins visible que les violences policières, le traitement judiciaire réservé à ceux qui se sont retrouvés, bien souvent pour la première fois, devant les tribunaux marque une volonté affichée de « faire des exemples » . Car si les magistrats sont indépendants, les consignes de fermeté du gouvernement ont largement été suivies : 40 % des Gilets jaunes déférés devant la justice, la plupart du temps au cours de procédures expéditives de comparution immédiate, ont récolté des peines de prison ferme (soit huit cents personnes, selon les chiffres du parquet communiqués fin mars 2019), et plus de trois cents mandats de dépôt ont été prononcés, pour des peines qui, selon les dispositions prévues par le code pénal, seraient normalement aménagées.

Ce qui conduit le Syndicat des avocats de France à dénoncer « une justice d’exception, devenue le bras armé du maintien de l’ordre ».