La crise ? Mais quelle crise ?

Publié le 10 janvier 2020 à 13:59

On nous dit que l’économie mondiale tourne au ralenti et, alors que la France connaît des mouvements sociaux, les bourses ne se sont jamais aussi bien portées. Logique absurde et cynique du capitalisme : les entreprises du CAC 40 sont essentiellement des sociétés mondialisées. Ces multinationales regardent en priorité vers les pays où elles ont leurs marchés. Par ailleurs, avec les taux d’intérêt très bas, l’épargne populaire ne rapporte rien. Donc les spéculateurs se replient sur les actions plus rémunératrices. Enfin, phénomène qui joue beaucoup : le rachat par les entreprises de leurs propres actions. Plutôt que d’investir, ou d’augmenter les salaires qui créeraient de l’inflation, les sociétés préfèrent racheter leurs actions en bourses. Ce mouvement gagne l’Europe : les entreprises ont racheté cette année pour 230 milliards d’euros de leurs propres actions. Résultat : le CAC 40 est au plus haut depuis 2007, juste avant la crise. Sur les douze derniers mois, la Bourse de Paris a gagné près de 30 % grâce à une poignée de valeurs comme dans le luxe avec Kering, LVMH et L’Oréal ou d’autres titres dont Pernod Ricard.