Le désespoir des sans-papiers belges

Publié le 16 juillet 2021 à 12:00

On l’a appris ces derniers jours, il y a eu plus de deux fois plus de morts en Méditerranée ces six derniers mois que pendant la même période en 2020. Ils seraient (au moins) 1 146 à avoir péri en tentant de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée, contre 513 l’année dernière. Mais dans le même temps, ceux qui arrivent à traverser, eux, ne sont pas au bout de leur calvaire. Ainsi, à Bruxelles, environ 450 sans-papiers ont entamé une grève de la faim il y a plus de cinquante jours pour demander désespérément une régularisation de leur situation. Certains sont présents en Belgique depuis plusieurs dizaines d’années, et travaillent la plupart du temps au noir, dans des conditions extrêmement précaires, sans aucun droits. La plupart étant originaires du Maroc ou d’Algérie, ils ne sont pas admissibles à l’asile politique, ces deux pays étant jugés comme « sûrs  » par les autorités. Quand ils demandent à être régularisés, on leur dit de repartir faire la demande depuis leur pays d’origine... Certains ont déjà commis des tentatives de suicide face à leur situation désespérée. « On a perdu la notion de l’espace et du temps, on ne sait plus si on est morts ou vivants  » a confié l’une des grévistes à nos confrères de Mediapart. Affaiblis, amaigris, le gouvernement belge reste pour l’instant sourd à leur demande de régularisation collective. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, dont le père irakien est arrivé en Belgique en tant que réfugié politique, l’a une nouvelle fois répété vendredi 9 juillet : « Il n’y aura pas de régularisation massive » pour eux.