Pas de tabou pour Geoffroy Roux de Bézieux

Publié le 27 mars 2020 à 02:39

Le petite musique voulant que la pandémie de Covid-19 aura la peau du libéralisme se fait de plus en plus persistante. Le président du Medef y joue sa partition en louant les bienfaits de l’État qui « doit être là si besoin pour venir au secours des entreprises qui seraient dans une situation financière très difficile ». Ainsi, Geoffroy Roux de Bézieux verrait plutôt bien que l’État nationalise des entreprises françaises en grande difficulté en raison de l’impact du Coronavirus. « Il ne faut pas avoir de tabou en la matière » affirme-t-il. Le Premier ministre avait lancé cette possibilité dès le 17 mars, confirmée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui promet de ne pas laisser tomber nos fleurons industriels comme la compagnie Air France. L’Italie fait de même pour sa compagnie Alitalia qui se trouve dans la tourmente depuis des années. Le gouvernement semble ainsi loin de la logique qu’il défendait il y a quelques semaines à peine : privatisation de la Française des Jeux et projet de privatisation d’Aéroports de Paris. La pandémie rebat les cartes et on ne croit plus à l’autorégularisation et à la loi du marché. Il est vrai que les nationalisations évoquées seraient « temporaires », précise le gouvernement. Si les capitalistes veulent désormais croire qu’un autre avenir est possible après la crise, ils ne préparent certainement pas un virage à 180°.