Qui se ressemble s’assemble

Publié le 9 mars 2020 à 10:12

Quand le président Trump vient rendre visite au Premier ministre indien Narendra Modi, c’est son double qu’il vient voir. Narendra Modi et son ministre de l’Intérieur mènent une politique ouvertement xénophobe qui vise la composante musulmane de la société indienne au nom d’un ultranationalisme hindou chaque jour plus raciste. Modi en a ainsi terminé avec l’autonomie du Cachemire musulman, ce qui a déclenché des émeutes violentes et meurtrières. Il a également fait réviser les lois sur la nationalité et les naturalisations et en a promulgué une autre qui facilite l’obtention de la citoyenneté à tous les réfugiés du Bangladesh, de l’Afghanistan ou du Pakistan... à condition qu’ils ne soient pas musulmans ! Trump, invité par Modi, n’a pas tari d’éloges sur le leader indien, à peine arrivé à New Delhi : « grand ami » , « un chef exceptionnel », « un homme qui travaille nuit et jour pour son pays » . Qu’est- ce qu’on ne ferait pas pour trouver un allié sûr contre la Chine... En même temps, Trump, reçu fastueusement, n’aura pas pu voir, si par hasard il l’avait souhaité, la misère des bidonvilles. Modi a fait construire à la hâte un mur pour les cacher depuis l’autoroute empruntée par Trump depuis l’aéroport. En même temps, Trump, les murs, il connaît... Son départ a été aussi suivi d’une autre flambée de violence à New Delhi, la capitale, où les violences ont fait plus de vingt morts et de trente blessés... Voilà, pour employer leur langage, des hommes « qui travaillent nuit et jour pour leur pays »