GLYPHOSATES

150 mètres qui comptent

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 13 septembre 2019 à 17:36

Par arrêtés, des maires, et maintenant un département, le Val-de-Marne, exigent un périmètre de protection de 150 mètres autour des habitations pour protéger les populations de l’épandage agricole d’herbicide et de pesticide.

Après Villeneuve d’Ascq, l’une des plus grande grandes villes de la métropole lilloise (64 000 habitants) mardi 10 septembre, c’est au tour du président du conseil général du Val de Marne, Christian Favier (PCF), de prendre un arrêté interdisant l’usage du glyphosate sur l’ensemble du département. Une action motivée par la volonté que le débat avance sur l’usage des pesticides, herbicides et autres produits chimiques dans la production agricole.

Le premier édile qui a pris cette décision est le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff. Le 18 mai dernier, il a signé un arrêté interdisant l’usage des pesticides à 150 mètres des habitations et locaux professionnels. Un arrêté suspendu pour le moment par le tribunal administratif mais qui faisait l’objet d’un examen en appel.

Le principe de précaution est la règle pour chacun de ces élus qui invoquent les risques pour les habitants. Dans le Nord, ce sont six communes rurales, plus Villeneuve d’Ascq, qui ont pris des arrêtés. Deux sont suspendus à Anor et à Wignehies, mais à Trélon, Ohain, Baives ou Moustier-en-Fagnes ils sont toujours actifs. Dans cette dernière commune de 60 habitants, située près de la frontière belge, les verts avaient obtenu l’un de leurs meilleurs scores aux élections européennes en mai dernier avec 41, 67 % des voix.

Plus de trente communes au niveau national ont rejoint le mouvement. Ce type d’actions avait déjà été mis en œuvre auparavant notamment à Château-Thierry, dans l’Aisne, en 2012. Les céréaliers s’inquiètent de la mise à l’index des agriculteurs et accusent certains maires de démagogie à l’approche des échéances municipales.

A Drucat, près d’Abbeville dans la Somme, 100 % des membres du collectif des pisseurs involontaires de glyphosates se sont révélés positifs au produit lors d’une opération d’analyses collective organisée lors de la manifestation contre la ferme des 1000 vaches la semaine dernière. Et pourtant, aucun de ses volontaires ne s’asperge volontairement de pesticides, même si certains industriels disent que ce n’est pas dangereux.

La vraie question est l’organisation réelle de moyens et de solutions pour permettre à tous les agriculteurs de sortir sans dommage de pratiques régulières et courantes concernant l’épandage de produits.